LA STARTUP
Grâce à sa solution de téléassistance, Telegrafik a récolté 1 million d’euros pour veiller sur les personnes âgées.
TOULOUSE Avec sa solution de téléassistance, la startup équipe 21 établissements pour personnes âgées et plusieurs milliers de particuliers via des distributeurs comme Securitas.
« Notre technologie a permis à une personne âgée de rester dix-huit mois supplémentaires chez elle, d’autres ont évité la maison de retraite après une hospitalisation à domicile. Notre solution a aussi sauvé des vies en donnant l’alerte au moment d’un AVC », explique Carole Zisa-Garat. Celle qui a fondé en 2013 Telegrafik croit en l’utilité sociale de son innovation. La startup développe une solution de téléassistance à destination des personnes âgées fragiles. « Nous installons des capteurs discrets dans leur appartement. Les données de ces détecteurs infrarouges de mouvement sont analysées par nos algorithmes d’IA. Une alerte est lancée en cas de problème. Il peut s’agir d’une urgence : la personne chute, a un malaise ou reste coincée toute la nuit dans sa salle de bains… »,
décrit l’entrepreneure. Avant d’ajouter : « Nous pouvons aussi prévenir la chute en cas de dégradation des conditions de vie chez la personne âgée. Imaginons quelqu’un qui habituellement ne se lève qu’une fois par nuit. Subitement, il se met à se lever quatre ou cinq fois. On peut soupçonner une infec
tion urinaire ou un trouble digestif. » La jeune pousse équipe déjà plusieurs milliers de particuliers via 16 distributeurs de solutions de téléassistance à l’image du groupe Securitas ou de Filien ADMR. Après avoir réalisé une première augmentation de capital de 1 million d’euros en 2017, Telegrafik s’apprête à réaliser un deuxième tour de table du même montant auprès de ses actionnaires historiques (Citizen Capital, Inco) et deux fonds de capital-investissement. Une petite partie du financement (180"000 euros) sera mobilisée sous forme de crowdfunding d’ici à début janvier sur la plateforme Lita. « La première levée de fonds nous avait permis de mettre au point nos technologies auprès de grands labos comme le Laas-CNRS, le gérontopôle de Toulouse, Inter Mutuelles Assistance ou le groupe Orange. Elle a aussi servi à mettre sur le marché nos premières offres à domicile. Depuis, nous avons élargi notre offre aux résidences seniors et aux maisons de retraite », avance Carole Zisa-Garat.
COMPLÉTER LES MOYENS HUMAINS
La startup compte déjà 21 établissements clients parmi lesquels une unité gériatrique des Hôpitaux de Paris, l’hôpital gériatrique des Magnolias, à Balainvilliers (Essonne), le groupe de résidences médicalisées LNA Santé ou la Fondation Partage et vie qui gère des Ehpad. « Dans ces établissements, notre solutionneremplacepaslesmoyenshumains, elle les complète, insiste-t-elle. En maison de retraite avec deux personnes pour 80 résidents, il peut se passer, durant la nuit, plusieurs heures entre chaque passage dans la chambre d’un patient. En cas de chute, une alerte est envoyée sur le portable de service des personnels soignants. Sur nos 21 établissements clients, nous détectons en moyenne 200 à 250 chutes par mois sachant que nous n’avons pas de faux positifs. »
Carole Zisa-Garat précise aussi que la solution a été validée dans le cadre d’un programme de recherche clinique réalisé au CHU de Limoges. À ce jour, la startup dispose d’un effectif de 13 personnes, dont 8 collaborateurs sur son siège social près de Toulouse et l’autre partie dans l’équipe basée à Paris.
« Dans nos 21 établissements clients, nous détectons environ 200 à 250 chutes par mois »
CAROLE ZISA-GARAT, FONDATRICE DE TELEGRAFIK