« LA TRIBUNE » S’ENGAGE SUR LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE
Par ailleurs, 81!% des Français interrogés par Elabe se disent « dans l’obligation de changer [leurs] habitudes et [d’]adopter un mode de vie plus sobre » . Là encore, « ce n’est plus un sujet abstrait mais une réalité vécue, insiste Laurence Bedeau. Nous arrivons à un moment de notre histoire où l’environnement est le problème de tous, avec le constat que nos conditions de vie sont déjà impactées. »
Il n’empêche : deux tiers des personnes interrogées souhaitent que ces efforts soient partagés « de façon juste entre tous les membres de notre société » . Le mouvement des « gilets jaunes », qui a commencé il y a un an quasiment jour pour jour, est passé par là, et les Français aspirent à davantage de justice sociale. À cet égard, l’augmentation des prix du carburant, qui a déclenché leur colère autour des ronds-points, est cité par seulement 6!% des sondés comme une « mesure très utile » . Il est vrai que les recettes de la taxe carbone sont majoritairement affectées à d’autres financements qu’à celui de la transition écologique…
En réalité, les sondés citent les actions que peuvent mener, d’abord et avant les autres, les États et les entreprises : produire de l’énergie à partir de déchets non recyclables, baisser la TVA des produits les plus respectueux de l’environnement et taxer les entreprises en fonction de l’impact de leurs activités sur l’environnement. « En termes de pouvoir d’agir, les États ont des moyens d’action, comme la question de la réglementation qui est particulièrement importante, souligne Laurence Bedeau d’Elabe. S’ils n’agissent pas, il ne se passera pas grand-chose. Idem pour les entreprises avec leurs pratiques, leur empreinte carbone ou leurs capacités de recherche et développement. » Autrement dit, chacun a bien pris conscience que son comportement individuel ne suffisait pas, mais qu’en même temps il demeurait indispensable afin d’accomplir la révolution environnementale. Autres pistes qui sont évoquées par le panel : favoriser les moyens de transport respectueux de l’environnement, développer la production d’énergie locale, investir massivement dans le développement des énergies renouvelables… Celles-ci relèvent certes des collectivités, mais ces dernières manquent de financement pour relever ce défi. Si elles prennent des arrêtés antipesticides validés par la justice, ou poursuivent en justice l’Union européenne qui modifie ses normes antipollution à la suite du lobbying des constructeurs automobiles, elles demeurent bien démunies quand il s’agit de prendre des décisions fortes.
Les Français ne veulent plus d’incantations, mais attendent des actes concrets. Reste que les maires élus en mars prochain se devront d’agir encore plus, ne serait-ce que pour montrer l’exemple.
nÀ l’occasion du congrès des maires, « La Tribune » et Elabe lancent, en partenariat avec Veolia, une série d’enquêtes régulières sur les Français et l’environnement et notamment sur l’acceptabilité des solutions existantes et futures. Face à la transition écologique, ces études détaillées permettront d’analyser en profondeur le rapport des Français à ce sujet. Plus que jamais, élus, entrepreneurs, ONG, citoyens veulent mieux comprendre les freins et les leviers pour agir face aux urgences écologiques. « La Tribune », journal des transitions et des territoires, entend contribuer à éclairer les décisions de demain.
« Nous arrivons à un moment de notre histoire où l’environnement est le problème de tous. »
LAURENCE BEDEAU,
ASSOCIÉE CHEZ ELABE
n