La Tribune Hebdomadaire

La visibilité, indispensa­ble pour réussir dans l’e-commerce en Chine

-

Lors de la Fête des célibatair­es, Alibaba a vendu en vingtquatr­e heures pour environ 35 milliards d’euros de marchandis­es

sur ses différente­s plateforme­s, soit plus de 26 %que l’an passé. Si le nombre des cyberachet­eurs a a"eint 610 millions en Chine, en décembre 2018, il devient pourtant plus difficile d’a"irer leur a"ention et de se rendre visible, notamment pour une marque peu ou pas du tout connue dans ce pays. Et ce pour plusieurs raisons : l’abondance d’informatio­ns, un grand éventail de choix sur nombre de sites d’e-commerce, une concurrenc­e acharnée. En particulie­r, les Chinois sont encore globalemen­t très a"achés à la notoriété de la marque. Il s’avère donc primordial d’investir dès le début dans sa constructi­on.

À ce"e fin, le coût est moindre pour démarrer du e-marketing –$par exemple créer un compte public sur les réseaux sociaux (WeChat, Weibo, voire TikTok)$–, mais il peut vite grimper s’il faut me"re des produits en évidence : acheter des bannières publicitai­res, engager des KOL (Key Opinion Leaders), lancer des campagnes en ligne, acheter des données pour mieux cibler ses clients…

« Souvent, les PME françaises croient pouvoir vendre beaucoup de produits en Chine, sans faire de marketing, sans faire connaître leur marque, mais la réalité est tout autre », commente Florent Courau, qui a ouvert le bureau français de JD.com, le plus grand concurrent chinois d’Alibaba. « Il faut faire preuve de!patience, surtout les deux premières années, pour créer la notoriété d’une marque inconnue en Chine et gagner la confiance des consommate­urs chinois », ajoute Marc Lissak, directeur de la Boutique France, créée par La Poste, en partenaria­t avec Business

France. Elle a été ouverte sur Tmall Global, Kaola

(désormais absorbée par

Alibaba) et JD Worldwide, avec l’objectif d’accompagne­r les entreprise­s françaises dans le développem­ent de leurs activités vers la Chine.

«!Les Chinois n’accordent leur confiance aux produits qu’ils connaissen­t peu qu’après des vérificati­ons sur di"érents sites!»

Depuis février dernier, la Boutique France a lancé fayoujingx­uan,

une plateforme dédiée aux brand ambassador­s, Chinois vivant en Europe, mais actifs sur les réseaux sociaux chinois et suivis par des milliers d’abonnés. « Nous avons compris qu’il est indispensa­ble de multiplier la visibilité des marques sur plusieurs plateforme­s, car les consommate­urs chinois sont très prudents et n’accordent leur confiance à des!produits qu’ils connaissen­t peu qu’après des vérificati­ons!sur différents sites, explique Marc Lissak. Il est aussi très!important d’organiser des événements dans les boutiques éphémères en Chine. Le off line permet aux consommate­urs de!tester les produits et de les convaincre. » Florent Courau, quant à lui, souligne en plus la nécessité d’ « adapter son histoire et son langage aux a#entes chinoises », et de « comprendre le calendrier chinois pour organiser l’animation des ventes. Les grandes fêtes comme le 11 novembre ou le Nouvel An chinois créent un !trafic gigantesqu­e mais aussi une très intense compétitio­n$; celles de Noël ou de la SaintValen­tin apportent moins de trafic mais aussi moins d’émulation ». Pour conclure%: « Il faut apprendre d’une année sur l’autre et s’appuyer sur ce qui marche, ce sont souvent les succès qui!amènent aux succès$! »

Newspapers in French

Newspapers from France