La Tribune Hebdomadaire

Trois fintech à suivre de près

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« Razer est initialeme­nt une société de matériel de jeux vidéo qui vend des souris, des casques ou encore des claviers aux adeptes d’e-sports. Dans un second temps, elle a développé des logiciels pour améliorer l’expérience de jeu.!Son!troisième et dernier pilier, ce sont les services financiers », expose Guillaume Noé, en charge du marketing de la société. Razer Fintech, la division réservée à ces nouveaux services, a d’abord mis au point Razer Gold, une carte prépayée que les joueurs peuvent acheter dans!un million de points de vente à travers le!monde. Elle leur permet ensuite de réaliser des achats au sein de jeux vidéo pour débloquer!des options ou mieux équiper leurs personnage­s en ligne.

« Razer est basée à Singapour et en Californie. Mais notre communauté est essentiell­ement présente en Asie du Sud-Est, en Amérique latine et au Moyen-Orient, des territoire­s où de nombreuses personnes ne sont pas bancarisée­s », explique Guillaume Noé. L’entreprise, cotée à la Bourse de Hong Kong depuis 2017, a également mis au point un portefeuil­le électroniq­ue! (ewallet) baptisé RazerPay, qui permet de faire des achats en ligne et directemen­t en magasin. Disponible en Malaisie et à Singapour, il a déjà été téléchargé plus d’un million de fois. La fintech Razer a par ailleurs noué un partenaria­t avec Visa pour fournir une carte de crédit et souhaite obtenir une licence bancaire digitale à Singapour pour proposer des crédits. « Notre objectif est d’être leader dans les services financiers auprès des millennial­s » ,!avance Guillaume Noé. Aujourd’hui, 70 millions de personnes dans le monde ont un compte Razer.

Née en Russie en 2013, la fintech Robocash a récemment créé une filiale à Singapour pour servir les différents marchés du sud-est de l’Asie. Elle est ainsi active aux Philippine­s, au Vietnam et en Indonésie. La startup a développé une plateforme en ligne de crédit aux particulie­rs. Elle a d’ores et déjà distribué l’équivalent de 500 millions de dollars de crédits et revendique près de 9 millions de clients. Grâce à des outils d’automatisa­tion, elle assure distribuer un prêt en moins de cinq minutes en moyenne. Toutefois, 25"% d’entre eux sont encore a#ribués en offline, par l’intermédia­ire d’une centaine de kiosques aux Philippine­s.

Le taux de défaut est élevé (15"%) mais compensé par des taux d’intérêt élevés (1"% par!jour). Ses!usagers empruntent en moyenne sur une durée de deux à trois semaines. Et, 19"% d’entre eux empruntent de nouveau sur la plateforme. Robocash vise 186 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2019 et entend passer le cap des 300 millions de dollars en 2020. Rentable, elle!prévoit désormais d’entrer en Bourse au cours de l’année prochaine. À Singapour et dans les pays voisins, le client d’une banque ne peut pas retirer de l’argent à un distribute­ur qui appartient à une autre banque. Pour répondre à ce#e problémati­que, la fintech singapouri­enne SoCash a développé une applicatio­n permettant à ce dernier de retirer de l’argent directemen­t à la caisse des magasins. Ainsi, les utilisateu­rs peuvent faire des!demandes de prêts. Aujourd’hui, la fintech a bâti un réseau de 1"400 points de vente dans la cité-État asiatique. Elle a récemment levé des fonds, notamment auprès de la banque britanniqu­e Standard Chartered, et prévoit de!se développer en Indonésie, en Malaisie ainsi!qu’à Hong Kong.

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