La Tribune Hebdomadaire

CEA Tech et Village by CA dopent l’innovation des entreprise­s ligérienne­s

- FRÉDÉRIC THUAL

NANTES Le CEA Tech et le Village by CA des Pays de la Loire viennent de conclure un partenaria­t pour accélérer la maturité technologi­que des innovation­s dans l’entreprise. Deux startups, MyBacchus et Eisox, inaugurent cette stratégie qui devrait être dupliquée ailleurs en France.

Du bouchon connecté pour les bouteilles de vin du particulie­r à la bonde connectée pour les viticulteu­rs, il n’y avait qu’un pas. Un petit pas difficile à franchir pour la jeune start-up nantaise MyBacchus, hébergée par le Village by CA local depuis deux"ans. « Pour passer du gadget à une solution profession­nelle, nous avions besoin d’une expertise sur la mesure des molécules chimiques, de valider la pertinence de nos formules et de nos capteurs. Ce!e fois, on touche au produit alimentair­e avec ses normes et ses législatio­ns », explique Alexandre Ermenault, fondateur de MyBacchus.

FACILITER L’ACCÈS AUX TECHNOLOGI­ES

« Quand on veut travailler avec de grands domaines viticoles, on ne peut pas arriver avec un prototype fait en impression 3D », concède-t-il. D’où la solution proposée par le Village by CA et le CEA Tech. « Nous mettons à la dispositio­n des startups des Villages des Pays de la Loire et de leurs partenaire­s l’expertise de nos équipes locales et de tout le réseau du CEA, à Saclay, à Grenoble… », explique Tony Prézeau, responsabl­e du CEA Tech Pays de la Loire, spécialisé dans les EMR, les matériaux et la cobotique. À"travers les cinq Villages by CA des Pays de la Loire (Nantes, Angers, La" Rochesur-Yon, Le Mans et Laval), en respectant l’équité géographiq­ue, CEA Tech pourrait accompagne­r une quinzaine de projets, issus de startups, de PME ou d’ETI ayant des difficulté­s d’accès aux technologi­es de pointe. « Au-delà de l’apport technologi­que, il s’agit de les aider face aux problémati­ques d’industrial­isation et de financemen­t, ou d’être un relais pour les me!re en condition de postuler à des appels à projet nationaux ou européens », précise Tony Prézeau. À"l’issue d’un premier travail de deux mois pour qualifier ses véritables besoins, MyBacchus a été dirigé vers les équipes du CEA Tech à Metz. « Là, ils ont décortiqué notre bonde de A à Z pour en faire un produit autonome et certifié », se réjouit Alexandre Ermenault, dont la bonde connectée est désormais expériment­ée dans quinze chais de grands crus (Château Grand-Puy Ducasse, domaine Joseph Mellot…). « Et on a réalisé en quatre mois ce qui m’aurait pris un an"! »

RETOUR SUR INVESTISSE­MENT

« Avoir le tampon du CEA, c’est garantir une innovation mature et sécurisée », observe de son côté Maxence Chotard, cofondateu­r d’Eisox, venu au CEA pour résoudre une problémati­que de régulation thermique dans la mise au point d’une tête thermostat­ique destinée à favoriser les économies d’énergie. « Et surtout, le ROI est de +20"% en moyenne », assure Corinne Borel, directrice déléguée à l’essaimage à la direction de la valorisati­on du CEA. « C’est le premier contrat de partenaria­t signé en région avec le Village by CA. Il sera ensuite dupliqué ailleurs. » Venu à Nantes dès 2013, hébergé depuis 2017 par les Technocamp­us Océan et Composites, le CEA Tech poursuit son ancrage territoria­l avec un déménageme­nt programmé en 2021 dans un bâtiment en propre, financé par la région des Pays de la Loire (Solutions &Co) et la Caisse des dépôts et consignati­ons. Un investisse­ment de 9,4 millions d’euros.

 ?? !MYBACCHUS" ?? La production de la bonde connectée de MyBacchus a bénéficié de l’expertise des équipes du CEA Tech à Metz.
!MYBACCHUS" La production de la bonde connectée de MyBacchus a bénéficié de l’expertise des équipes du CEA Tech à Metz.

Newspapers in French

Newspapers from France