CEA Tech et Village by CA dopent l’innovation des entreprises ligériennes
NANTES Le CEA Tech et le Village by CA des Pays de la Loire viennent de conclure un partenariat pour accélérer la maturité technologique des innovations dans l’entreprise. Deux startups, MyBacchus et Eisox, inaugurent cette stratégie qui devrait être dupliquée ailleurs en France.
Du bouchon connecté pour les bouteilles de vin du particulier à la bonde connectée pour les viticulteurs, il n’y avait qu’un pas. Un petit pas difficile à franchir pour la jeune start-up nantaise MyBacchus, hébergée par le Village by CA local depuis deux"ans. « Pour passer du gadget à une solution professionnelle, nous avions besoin d’une expertise sur la mesure des molécules chimiques, de valider la pertinence de nos formules et de nos capteurs. Ce!e fois, on touche au produit alimentaire avec ses normes et ses législations », explique Alexandre Ermenault, fondateur de MyBacchus.
FACILITER L’ACCÈS AUX TECHNOLOGIES
« Quand on veut travailler avec de grands domaines viticoles, on ne peut pas arriver avec un prototype fait en impression 3D », concède-t-il. D’où la solution proposée par le Village by CA et le CEA Tech. « Nous mettons à la disposition des startups des Villages des Pays de la Loire et de leurs partenaires l’expertise de nos équipes locales et de tout le réseau du CEA, à Saclay, à Grenoble… », explique Tony Prézeau, responsable du CEA Tech Pays de la Loire, spécialisé dans les EMR, les matériaux et la cobotique. À"travers les cinq Villages by CA des Pays de la Loire (Nantes, Angers, La" Rochesur-Yon, Le Mans et Laval), en respectant l’équité géographique, CEA Tech pourrait accompagner une quinzaine de projets, issus de startups, de PME ou d’ETI ayant des difficultés d’accès aux technologies de pointe. « Au-delà de l’apport technologique, il s’agit de les aider face aux problématiques d’industrialisation et de financement, ou d’être un relais pour les me!re en condition de postuler à des appels à projet nationaux ou européens », précise Tony Prézeau. À"l’issue d’un premier travail de deux mois pour qualifier ses véritables besoins, MyBacchus a été dirigé vers les équipes du CEA Tech à Metz. « Là, ils ont décortiqué notre bonde de A à Z pour en faire un produit autonome et certifié », se réjouit Alexandre Ermenault, dont la bonde connectée est désormais expérimentée dans quinze chais de grands crus (Château Grand-Puy Ducasse, domaine Joseph Mellot…). « Et on a réalisé en quatre mois ce qui m’aurait pris un an"! »
RETOUR SUR INVESTISSEMENT
« Avoir le tampon du CEA, c’est garantir une innovation mature et sécurisée », observe de son côté Maxence Chotard, cofondateur d’Eisox, venu au CEA pour résoudre une problématique de régulation thermique dans la mise au point d’une tête thermostatique destinée à favoriser les économies d’énergie. « Et surtout, le ROI est de +20"% en moyenne », assure Corinne Borel, directrice déléguée à l’essaimage à la direction de la valorisation du CEA. « C’est le premier contrat de partenariat signé en région avec le Village by CA. Il sera ensuite dupliqué ailleurs. » Venu à Nantes dès 2013, hébergé depuis 2017 par les Technocampus Océan et Composites, le CEA Tech poursuit son ancrage territorial avec un déménagement programmé en 2021 dans un bâtiment en propre, financé par la région des Pays de la Loire (Solutions &Co) et la Caisse des dépôts et consignations. Un investissement de 9,4 millions d’euros.