Biovéa, la plus grande centrale biomasse d’Afrique de l’Ouest, opérationnelle dès 2023
ÉNERGIE
Le 9 décembre, la signature du contrat de concession entre le gouvernement ivoirien et EDF, Meridiam et Biokala pour la conception, le financement, la construction et l’exploitation d’une centrale biomasse de 46 MW pendant vingt-cinq ans devrait accélérer l’avancement d’un projet énergétique phare né en 2014.
Le calendrier du projet Biovéa est donc enfin fixé, avec des travaux annoncés dès 2020 pour une mise en service de la centrale biomasse qui est prévue à la mi-2023. Située à 5 kilomètres d’Aboisso, dans le sud-est de la Côte d’Ivoire, Biovéa produira 336!GWh par an, l’équivalent de la consommation annuelle de 1,7 million d’habitants, pour un coût de 62 francs CFA le kilowa". Elle utilisera 480#000 tonnes de déchets de palmiers à huile et sera dotée d’une capacité de 46 MW répartie entre deux unités de 23 MW chacune. L’initiative est portée par la société de projet Biovéa Energie, composée de trois acteurs-clés#: EDF!(40 %), Meridiam (36 %) et Sifca, via sa filiale Biokala SA (24 %). Le coût total avoisine 200 millions d’euros, dont les fonds sont apportés essentiellement par des institutions financières telles que Proparco et Emerging Africa Infrastructure Fund (EAIF). Sifca, le partenaire local, sera chargé de la mise en place et de la gestion de la filière d’approvisionnement de biomasse et la société d’investissements Meridiam apportera son expertise sur la stabilité financière du programme. « Cette centrale doit faire référence, car elle sera de très loin la première centrale biomasse raccordée au réseau et la plus grande d’Afrique de l’Ouest », se félicite Valérie Levkov, directrice Afrique, MoyenOrient et Méditerranée orientale d’EDF (premier opérateur de centrales biomasses en France, avec 540 sites).
QUELS IMPACTS SOCIAUX ET ENVIRONNEMENTAUX!?
« Biovéa concerne 12!000 exploitants agricoles non industriels qui verront leurs revenus augmenter de 20 % […] Nous allons acheter les déchets issus de l’agriculture à des planteurs villageois et nous produirons"près de 13!500 tonnes de cendres"riches en potassium, constituant un engrais qui leur"sera redistribué […] Nous développerons une nouvelle filière de biomasse, génératrice d’emplois. Dès la première année, nous comptons créer 1!000 emplois », indique par ailleurs Valérie Levkov. L’énergie « bas carbone » issue de la centrale biomasse devrait permettre d’éviter 4,5 millions de tonnes de CO2 par an, pendant vingt-cinq ans. « La centrale et les plantations ont été choisies dans un rayon de 60 km, car il est hors de question de faire des centaines de kilomètres pour importer de la biomasse », assure la directrice Afrique d’EDF, qui précise par ailleurs que « la culture des palmiers en Côte d’Ivoire est endogène. Elle ne sera pas exportée et il n’y aura aucune déforestation associée à cette culture qui n’est pas appelée à s’étendre ». Aujourd’hui, cette dernière représente 200#000 emplois en Côte d’Ivoire et fait vivre plus de 2 millions de personnes. Biovéa, considéré comme un projet pilote, devrait être repris au niveau régional. Le site s’inscrit également dans le cadre du Plan d’actions national des énergies renouvelables 2014-2030 (Paner), pour porter à 42 % la part du mix énergétique issu des énergies renouvelables en! Côte d’Ivoire, dont l’électricité est assurée à 75 % par l’énergie thermique et à 25 % par l’hydroélectricité. « Nous avons quelques sites en"vue », a confié Valérie Levkov à La"Tribune Afrique.!