La Tribune Hebdomadaire

Le calendrier de la réforme se précise

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Quelle est la feuille de route pour les prochaines semaines!? Après plus de 40 jours de mobilisati­on, le gouverneme­nt doit présenter le projet de réforme, qui comprend un projet de loi organique et un projet de loi ordinaire, en conseil des ministres le 24 janvier prochain.

À partir du 3 février, le texte doit être examiné par une commission spéciale à l’Assemblée nationale. Le 17 février, elle doit procéder au vote du texte pour qu’il poursuive sa navette parlementa­ire, sous la forme d’une procédure accélérée avec une seule lecture par Chambre. La session parlementa­ire sera ensuite suspendue pendant les élections municipale­s programmée­s les 15 et 22 mars prochains. Le projet de loi devra ensuite être voté par le Sénat. Cela « perme!ra (...) de respecter l’engagement que j’avais pris d’un projet de loi adopté avant l’été par le Parlement », avait souligné le Premier ministre, Édouard Philippe, début janvier.

En parallèle, la « conférence sur l’équilibre et le financemen­t des retraites » doit se me"re en place rapidement pour apporter des solutions d’ici fin avril. Édouard Philippe a proposé que ce"e conférence « réunisse les partenaire­s sociaux qui participer­ont à la gouvernanc­e » du futur « système universel » de retraite. Une formule qui semble désigner a minima les cinq organisati­ons syndicales (CFDT, CGT, FO, CFECGC, CFTC) et les trois fédération­s patronales (Medef, CPME, U2P) représenta­tives au niveau national. Sous l’égide d’un ancien directeur de l’Agirc-Arrco (la caisse complément­aire des salariés du privé), Jean-Jacques Mare"e, rompu au dialogue social, les discussion­s devraient débuter fin janvier, pour se conclure « d’ici la fin du mois d’avril », selon le souhait du Premier ministre.

Après de longues discussion­s, Édouard Philippe a adressé un courrier aux partenaire­s sociaux samedi 11 janvier dans lequel il a fixé le cadre des solutions à apporter. L’équation paraît bien compliquée. À la suite de l’annonce du retrait provisoire de l’âge pivot, l’exécutif veut ainsi privilégie­r la mise en place «"d’un âge d’équilibre"» à 64 ans, avec un malus pour ceux qui partiraien­t plus tôt et un bonus pour ceux qui partiraien­t après. Ce scénario est censé perme"re de réaliser 12 milliards d’euros d’économies à terme et il a obtenu l’adhésion du patronat. Mais plusieurs syndicats y sont opposés et me"ent en avant d’autres solutions, à commencer par des hausses de cotisation­s pour les employeurs ou les hauts revenus (au-dessus de 10#000 euros brut par mois). Le problème est qu’Édouard Philippe a indiqué qu’il voulait éviter «"toute hausse du coût du travail pour garantir la compétitiv­ité de notre économie"». Il n’est pas question non plus de « baisse des pensions » , pour « préserver le pouvoir d’achat des retraités ». Pour combler une partie du déficit, l’Unsa a déjà proposé de recourir au fonds de réserve des retraites (FPR). Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, ne souhaite « pas qu’on pioche » dans ce trésor de guerre de 36 milliards d’euros mais n’exclut pas « qu’on prenne éventuelle­ment les intérêts » générés par leur placement sur les marchés financiers.

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#THOMAS SAMSON/POOL VIA REUTERS$ Édouard Philippe veut tout mettre en oeuvre pour faire adopter son projet de loi par le Parlement avant l’été.

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