«!Il nous faut allier la proximité du terrain avec la puissance industrielle d’un groupe comme Orange »
CROISSANCE L’autonomisation d’Omea et l’implantation de son siège au Maroc annoncent une prochaine introduction en Bourse du géant des télécoms.
Aujourd’hui, Omea tire la croissance du groupe. Quelles sont les perspectives à venir#?
Sur les dix dernières années, et jusqu’en 2017, la croissance moyenne annuelle dans la zone MEA [Middle East and Africa,
ndlr] était de 4,3!%. En 2018, nous avons enregistré un taux de 5,1!% et nous devrions afficher 6!% en 2019. La croissance s’accélère et nous pensons que le rapprochement des centres de décision de nos clients nous donnera plus d’agilité. Omea est présent dans 18#pays et le groupe cherche aujourd’hui à se rapprocher de ses marchés pour accélérer le développement du multiservice.
Vous avez récemment établi le siège opérationnel d’Omea à Casablanca. Pourquoi ne pas avoir choisi Dakar ou Abidjan, où le groupe est implanté depuis une vingtaine d’années#?
Nous étions le seul grand opérateur de ce$e taille ne disposant pas de siège en Afrique. Prendre la décision d’implanter notre siège en Côte d’Ivoire aurait pu poser un problème d’équilibre avec le Sénégal par exemple, car ces deux États sont actionnaires minoritaires. Le Maroc n’étant pas actionnaire dans le groupe, cela rend possible une certaine neutralité politique. Ce pays s’est imposé par la qualité de ses infrastructures, ses compétences, sa situation géographique entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne. Et également par ses conditions d’accueil, qui sont relativement favorables, et permettront aux membres de nos équipes réparties sur les 17#autres pays de pouvoir s’y réunir régulièrement. Je précise que le siège opérationnel n’est pas Orange Maroc. Ce que nous apporterons depuis Casablanca bénéficiera à tous dans la région MEA, même si l’a$ractivité du siège auprès des investisseurs internationaux profitera au Maroc.
Concrètement, qu’apportera la présence du siège d’Omea en Afrique#?
Le fait d’établir un siège opérationnel à Casablanca, par principe de subsidiarité, nous conduit à accorder plus d’autonomie aux filiales et à rapprocher nos centres de décision et de mutualisation de nos activités en Afrique. Cela nous évitera aussi certaines erreurs… Prenons le cas malien#: lorsque nous nous y sommes implantés, nous avons fait une offre de rachat de 44 millions de dollars et il nous a été répondu depuis le Mali que nous avions dû faire une erreur dans le nombre de «#0#», car il s’agissait de 4,4 millions (sourire). C’est dire s’il faut allier la proximité du terrain avec la puissance industrielle d’un groupe comme Orange. Nous ne pouvons pas avoir l’un sans l’autre. D’ailleurs, Orange
Money n’aurait jamais été inventé en Europe car, pour ceux qui y vivent, cela ne représente pas un besoin, compte tenu des possibilités de transfert d’argent qui existent déjà.
Ce choix n’annonce-t-il pas une prochaine introduction en Bourse de la filiale Omea#?
Nous avons réalisé des études sur l’opportunité et la faisabilité d’une introduction en
Bourse d’Omea pour ouvrir son capital à d’autres partenaires. Si l’opportunité se présente, nous saurons comment réagir. Cependant, nous n’avons pas encore fixé de calendrier, car cela dépendra avant tout des conditions de marché et d’un certain nombre de prérequis. Lorsque ceux-ci seront réunis, nous appuierons sur le bouton pour actionner la cotation. Nous sommes prêts.
Où en est l’agrément concernant Orange Bank qui permettra de lancer les activités en Afrique de l’Ouest#?
«!L’implantation d’un siège à Casablanca nous conduit à rapprocher nos centres de décision et de mutualisation de nos activités en Afrique!»
Nous avons reçu l’agrément de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), les organes de gouvernance sont mis en place et le directeur général a été nommé. Nous lancerons les activités d’Orange Bank dès ce$e année, d’abord en Côte d’Ivoire et au Sénégal, puis au Mali, au Burkina Faso et dans les autres pays de la région.#