La Tribune Hebdomadaire

Les CCI territoria­les ont repris la main

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Son président « historique », le Havrais Vianney de Chalus, a jeté l’éponge en mars dernier, deux$ans avant la fin de son mandat, après avoir vécu la ponction de trop. En Normandie, c’est la chambre de commerce et d’industrie (CCI) régionale qui paie le plus lourd tribut à la nouvelle saignée prescrite par le gouverneme­nt. La grande chambre, créée en 2016 après la fusion de la Haute et de la Basse-Normandie, se retrouve aujourd’hui cantonnée dans un rôle « d’impulsion et de coordinati­on » [sic] dont les contours restent d’une obscure clarté. Au passage, 70 de ses 140 agents ont été poussés vers la sortie et ses missions redéployée­s vers les cinq chambres territoria­les (CCIT). « Leurs élus avaient mal vécu la fusion et le passage simultané de douze à cinq!CCIT. Ils ont repris la main à la faveur de ce nouveau big bang », décrypte un bon connaisseu­r.

Avec un budget qui devrait être ramené à moins de 20$millions d’euros fin 2021, plus de deux fois moins qu’en 2018, lesdites chambres n’en sont pas moins contrainte­s de se réinventer. Oubliée donc la gratuité systématiq­ue. « Nous allons devoir apprendre à facturer nos services aux entreprise­s et à pratiquer une tarificati­on douce pour des événements », expliquent leurs présidents. Objectif : passer d’un chiffre d’affaires de 4,5 millions à 11 millions en deux ans. « C’est réaliste », assurent les dirigeants désormais à l’affût des appels d’offres. C’est par ce!e entremise qu’elles ont obtenu que la Région leur confie le déploiemen­t de son dispositif d’aide à la création d’entreprise baptisé « Ici, je monte ma boîte ».

MUTUALISAT­ION

En parallèle, les CCI rationalis­ent leurs activités. Les subvention­s à d’autres acteurs ne seront plus octroyées qu’avec parcimonie, préviennen­t-elles. Elles cherchent aussi à mutualiser. Les chambres de Caen, du Havre et d’Évreux viennent ainsi de fusionner tous leurs centres de formation pour former le groupe Aden, qui revendique 12"800 stagiaires et apprentis et 20 millions d’euros de chiffre d’affaires. À la clef, une diminution des emplois de direction. Un autre péril inquiète cependant les CCI : l’avenir de leurs concession­s aéroportua­ires. La Région, en accord avec les a%glos, souhaite que les aéroports du Havre, de Rouen, de Caen et de Deauville soient placés entre les mains d’un seul et unique délégatair­e, avec le risque que l’exploitati­on échappe au réseau consulaire. $

N. J.

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