Jean-Claude Ghinozzi, nouveau moteur de Qwant
NICE Franco-italien né à Gap, dans les Hautes-Alpes, il dit aimer la tech et le contenu. L’aventure aussi. Et les défis entrepreneuriaux forcément. L’objectif du nouveau PDG du moteur de recherche basé à la fois dans la baie des Anges et à Paris : prendre une envergure a minima européenne.
C’estunpeuunretour aux sources. Né dans les HautesAlpes, à Gap, voici que Jean-Claude Ghinozzi retrouve l’air du Sud, plus particulièrement celui de Nice où est installée en partie Qwant, le moteur de recherche dont il a pris les rênes ce début janvier. Une nomination qui comble le parcours d’un amoureux de la tech, comme il se définit lui-même. Un parcours commencé chez le spécialiste de la pâte à tartiner transalpine, Ferrero. Auparavant, il y a une adolescence passée sur les pistes de ski de ses Alpes natales, avant de rejoindre Nice pour les études, plus sérieuses, puis Paris.
De son expérience au sein de l’entreprise basée à Alba, dans le Piémont et de sa rencontre avec Michele Ferrero, l’inventeur du Nutella, il dit en avoir conservé tous les fondamentaux, qui structurent encore aujourd’hui son quotidien. « C’est une entreprise avec un fort a!achement à l’humain. J’y ai tout appris. Le respect de son fondateur pour ses consommateurs m’inspire depuis. »
La jolie histoire avec Ferrero prend fin lorsque Warner Bros vient le débaucher. Il sera marketing manager, lancera des films… avant de rejoindre Canal+. Les Guignols sur CD-Rom, c’est lui. Un projet parmi d’autres. D’autant plus que c’est la belle époque de l’évolution rapide d’Internet. S’ensuit un passage chez Infogrames aux côtés de Bruno Bonnell, dont il sera le DG France. C’est en 2011 que JeanClaude Ghinozzi rejoint Microso!, prenant en charge la direction générale de la division Retail Sales & Marketing.
UN RÉEL DÉFI
En 2016, il qui"e la firme créée par Bill Gates. Et s’accorde un break. Bien mérité, souligne-t-il. « Durant toutes ces années, j’ai été un globe-tro!er, voyageant dans le monde entier. J’avais besoin de me ressourcer. » Ce qu’il fait alors sur les pistes de ski des Alpes de son adolescence. C’est là qu’il décide de rejoindre Qwant. Comme toujours, son arrivée dans l’entreprise coïncide avec un virage à négocier. Le moteur de recherche qui se veut une alternative éthique à Google vient alors d’accéder à un actionnariat où figurent la Caisse des dépôts et consignations et la Banque européenne d’investissement. « Je me suis décidé pour une aventure beaucoup plus entrepreneuriale que les précédentes », souligne Jean-Claude Ghinozzi. « Qwant avait alors besoin de se structurer. J’ai été séduit par le projet, qui se veut une vraie alternative à tout ce qui existe autour de la privacy, et fier de participer à un projet de souveraineté numérique en Europe. Il n’y a pas de projet aussi intéressant avec autant de défis. » Jusqu’alors en charge des ventes et du marketing, c’est à lui que revient la direction de l’entreprise depuis ce début janvier, et le changement de gouvernance voit Éric Léandri, cofondateur historique, devenir président du comité stratégique et scientifique. La feuille de route est claire : « Consolider nos acquis, continuer de creuser le sillon. D’autant que nous bénéficions du soutien sans faille de nos actionnaires. » Jean-Claude Ghinozzi se réjouit aussi d’une nouvelle, annoncée le même jour que sa nomination : la possibilité sur Android d’accéder plus facilement à d’autres moteurs de recherche, laissant le choix au consommateur d’opter pour… Qwant. « Cette ouverture à la concurrence, c’est bien pour Qwant, mais pas que pour Qwant. » Surtout, cela accompagne la volonté du nouveau PDG de diffuser le moteur de recherche davantage sur mobile. « Mobile first », nouveau mantra…
À la question «$Que sera Qwant dans trois ans%?$», Jean-Claude Ghinozzi imagine le moteur de recherche français être référent en Europe. « Il nous reste encore beaucoup de travail à faire. Le search est gourmand en énergie. » Mais le défi est réel. L’État vient de basculer sur Qwant entraînant 5 millions d’utilisateurs potentiels. Cela « switche » aussi dans le secteur privé. « Nous voulons à terme être capables de nous financer nousmêmes. » Mais ce qui compte par-dessus tout, « c’est le service rendu au client », insiste JeanClaude Ghinozzi. Qui n’oublie pas la philosophie d’un certain Michele Ferrero…$
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