Paris Le torchon brûle entre les écologistes et Hidalgo
À chaque élection municipale depuis celle de 2001, le même scénario se répète à Paris. Avant le premier tour, les socialistes s’allient avec les communistes, pendant que les écologistes partent en solitaire avant de rejoindre les listes de gauche en vue du second tour. Ce scrutin n’échappe pas à la règle. La maire candidate (PS) Anne Hidalgo a en effet embarqué avec elle son#adjoint PCF au logement, Ian Brossat, tandis que le président du groupe Europe Écologie-Les Verts (EELV) sortant, David Belliard, conduit ses propres troupes.
Ce positionnement n’en reste pas moins surprenant, sachant que chez les Verts, Célia Blauel et Christophe Najdovski, mairesadjoints respectivement chargés de la transition écologique et des transports, soutiennent l’édile sortante. L’écologiste David Belliard, lui, peut compter sur l’appui d’Antoine%e Guhl, adjointe chargée de l’économie sociale et solidaire, et d’Anne Souyris, chargée de la santé. Ce%e dernière justifie d’ailleurs cette candidature « comme la seule chance pour Paris de changer la donne ». « Nous pouvons porter de manière centrale,
forte et quasi exclusive la question écologique, estime-t-elle. La question des leviers économiques contrarie à chaque fois la logique écologique. Avec nous, on n’oubliera pas l’écologie. »
Parmi les points de crispation a c t uels, la construction de six#tours, dont une de 180#mètres de haut, à la frontière de Bercy (Paris 12e) et de Charenton-le-Pont (Val-de-Marne), votée en juillet 2018 par le Conseil de Paris. D’un côté, le candidat écologiste dénonce « un projet de surdensification et de bétonisation qui ne respecte pas le plan climat de la Ville ». De l’autre, Anne Hidalgo se
souvient de « votes majoritaires et d’oppositions très conservatrices », concluant$: « La question de la hauteur est derrière nous. »
En réalité, c’est l’ensemble de la politique urbanistique menée par l’adjoint (apparenté PS) Jean-Louis Missika qui est dans le viseur de David Belliard. Les appels à projet successifs « Réinventer Paris » sont ainsi qualifiés de « rhabillage du patrimoine de prestige au profit d’acteurs privés ».
C’est sans doute pour toutes ces raisons que le candidat écologiste s’est prononcé dans Le Point pour « la fin de l’automaticité d’une alliance entre les socialistes et les Verts ». Et s’il se dit régulièrement en faveur d’une « coalition climat » pouvant intégrer jusqu’aux listes du marcheur dissident Cédric Villani, il serait déjà en train de négocier avec l’équipe d’Anne Hidalgo pour la suite.#
CÉSAR ARMAND