Pierre Hurmic y croit dur comme vert
PIERRE CHEMINADE
Comme l’indiquait le sondage Elabe- La Tribune dès le mois d’octobre, l’environnement occupe une place centrale dans la campagne électorale à Bordeaux où, pour la première fois depuis 1945, l’élection municipale se jouera à deux tours. Pierre Hurmic, opposant EELV historique, a su rallier derrière lui les différentes nuances de Verts et de la gauche, du Parti socialiste jusqu’au Parti communiste. «"On a pris nos responsabilités et ce rassemblement inédit est salué par les électeurs"», assure l’élu municipal, crédité de 30"% des intentions de vote. Son principal rival, le maire sortant Nicolas Florian, qui s’inscrit dans les pas d’Alain Juppé, a rassemblé la droite et le centre à l’exception de LREM et est en pole position dans les sondages autour de 33"%. Il multiplie les propositions vertes sur les pistes cyclables, la plantation de 20"000#arbres en cinq ans, l’utilisation du fleuve ou encore la gestion des déchets. «" L’écologie est un fil rouge transversal de notre politique depuis longtemps […]"mais elle ne peut pas résumer toute notre politique et ne doit pas être punitive », assure Fabien Robert, le 1er adjoint du maire et chef de file du Modem. «"Si Nicolas Florian était écologiste ça se saurait#! Plus on parle d’écologie, plus je suis confiant, les gens se tourneront vers l’original, vers la cohérence et vers la fin de l’artificialisation des sols" », rétorque Pierre Hurmic avant d’ajouter": «"Nous n’avons plus vocation à inspirer le maire de Bordeaux mais à le remplacer#!"» Le maire sortant pâtit notamment du réaménagement récent de deux places symboliques de Bordeaux, où les pistes cyclables et les arbres brillent par leur absence.
MOBILISER LES JEUNES
Il reste l’inconnue liée à Thomas Cazenave,nouveauvisageàBordeaux soutenu par la majorité présidentielle et qui rassemble 16#% des intentions de vote. Le scoredeThomasCazenave,plus jeunequesesdeuxrivaux,pourrait être décisif dans l’entredeux tours. Maintien ou désistement en faveur de l’un ou de l’autre"? Les tractations seront densesautourd’uncandidatqui a, lui aussi, placé l’écologie en bonne place dans son programme,notammentenproposantdebannirlesmoteursthermiques pour les transports en commun et les véhicules logistiques du centre-ville d’ici à 2026 et en stoppant l’urbanisation des espaces naturels. Enfin, la mobilisation des jeunes électeurs sera aussi une clé du scrutin. «"Ils sont plus sensibles aux problématiques environnementales que leurs aînés, mais il faudra impérativement aller les chercher et les convaincre d’aller voter si on veut l’emporter"», reconnaît la socialiste Emmanuelle Ajon, ralliée au candidat de la gauche.#