Une crise à la sauce EELV
HÉRAULT
Malgré des sondages favorables, qui annonçaient Montpellier comme une prise majeure pour EELV, la dynamique du parti a subitement explosé en vol, à la surprise générale.
Dans une ville où l’on se fait souvent élire contre le candidat investi par son parti (Georges Frêche aux élections régionales de 2010, Philippe Saurel aux municipales de 2014), les écologistes montpelliérains s’activent pour entretenir la tradition. Le 18 janvier, Clothilde Ollier, tête de liste choisie lors des primaires ouvertes organisées cet automne, a été provisoirement déchue de son investiture et du droit d’utiliser le logo et les moyens d’EELV. Motifs invoqués par la direction nationale : Clothilde Ollier a forgé une alliance avec le collectif Confluence (luimême dissident de La France insoumise), privilégiant des personnalités issues de ce groupuscule d’extrême gauche au détriment des responsables écologistes locaux, sur des options politiques pas forcément conformes non plus à la ligne d’EELV. Il est vrai que ce!e stratégie avait nourri de vives tensions internes, culminant avec une demande de destitution de la candidate, soumise par des militants a u bureau e x é c ut i f d’ EELV. Ambiance"! Après l’échec d’une mission de conciliation dépêchée par
Paris, la sentence est donc tombée par la voix de Julien Bayou, secrétaire national du parti : « Une ambition individuelle ne peut s’affranchir du collectif. Et encore moins aujourd’hui qu’hier, nous ne pouvons soutenir des candidats qui nous décrédibiliseraient. Il ne s’agit pas de gagner des élections à n’importe quel prix. Il s’agit de transformer nos" villes. » Le paradoxe est que Clothilde Ollier alignait de bons sondages, la plaçant en tête des intentions de vote, autour de 21"% et devant le maire sortant, Philippe Saurel. Un peu penauds, les écologistes montpelliérains ont par conséquent relancé la machine et organisé, le 4 février, une assemblée générale chargée d’élire une nouvelle tête de liste.
ATTAQUE EN JUSTICE ET CANDIDATURE HORS PARTI
Portant la seule motion en lice, avec le soutien évident de Paris, l’architecte Coralie Mantion a été choisie, avec 87"% des suffrages. Son mot d’ordre : « Rassembler la famille des écologistes. » Mais le mal est fait. Non-exclue d’EELV, Clothilde Ollier pouvait encore présenter sa propre motion, mais a refusé de le faire. Pire, elle a a!aqué la décision la privant de son investiture devant le tribunal de grande instance de Bobigny – mais celui-ci, à la veille de l’AG, a refusé de se prononcer. L’infirmière-urgentiste se dit déterminée à se présenter coûte que coûte, même hors parti. Elle l’assure : « Je continuerai d’avancer mes propositions pour faire de Montpellier une grande métropole écologiste et d’avant-garde telle qu’elle l’a toujours été, contre les injustices et les décisions venues d’en haut. » CQFD"?#