Le nuage de Lubrizol a dégagé l’horizon
Ravir à la Fabiusie la ville qu’elle tient depuis 2008!? Malgré son bon score aux élections européennes, les Verts n’auraient osé en rêver avant le 26 septembre, jour où s’est déclenché le spectaculaire incendie de Lubrizol. La catastrophe, omniprésente dans les esprits quatre mois plus tard, a incontestablement donné du crédit à leur discours au point qu’ils semblent en capacité d’emporter la mise en mars. Bien que tous les candidats aient verdi leurs programmes, les Rouennais pourraient être tentés de préférer l’original à la copie. Alliés remuants du PS depuis que Valérie Fourneyron a renvoyé les héritiers de Jean Lecanuet dans l’opposition, les EELV partent ce"e fois à la bataille aux côtés des communistes, avec en tête de liste Jean-Michel Bérégovoy, un écologiste du canal historique. Assez peu connu hors de la mouvance verte, le neveu de l’ancien Premier ministre de François Mi"errand peut espérer capitaliser sur le traumatisme qu’a provoqué l’incendie, en particulier auprès des néo-Rouennais moins avertis du passé industriel de l’a#glomération.
DEUX ADVERSAIRES SOLIDES
Dans une ville réputée pour se gagner à mille voix, il a néanmoins face à lui deux adversaires solides, à commencer par l’ancien président de la Région Haute-Normandie Nicolas Mayer-Rossignol, défait en 2016 par Hervé Morin. Premier à être entré en campagne, cet ingénieur des Mines a laissé au vestiaire son étiquette PS pour constituer une liste oecuménique fédérée autour d’un programme plus vert que vert, qui s’oppose notamment à l a construction du contournement Est de Rouen. Il est le seul à briguer également la présidence de la métropole. À droite, c’est un entrepreneur novice en politique qui porte à la fois les couleurs de LR et de LREM. Fondateur du florissant groupe PGS (Palettes Gestion Services), Jean-Louis Louvel est parti tardivement en campagne, occupé qu’il était à céder ses parts majoritaires dans le quotidien Paris Normandie. Moins présent sur le terrain, il devrait me"re les bouchées doubles dans la dernière ligne droite contribuant, peut-être, à rouvrir le jeu.$
NATHALIE JOURDAN