La rece!e de Pulpe de Vie pour valoriser les fruits « moches »
Cette PME récupère les surplus de fruits et légumes bio pour les transformer en cosmétiques. Après s’être concentrée sur la grande distribution, elle mise sur l’export et le digital.
Quel juteux marché que celui des cosmétiques bio!! Avec ses 30!% de croissance annuelle, il attise l’appétit de géants face auxquels les petites entreprises doivent redoubler d’inventivité pour se distinguer. Chez Pulpe de Vie cela tient en une rece"e : une marque aux couleurs aussi acidulées que la tranche de pamplemousse qui lui sert de logo, un discours décontracté, et surtout, l’utilisation de fruits et légumes bio « moches », boudés par les consommateurs. Les produits sont cultivés par une vingtaine de producteurs bio, en Région Sud essentiellement. Leur achat et leur transformation sont sous-traitées par des entreprises locales. « Nous externalisons tout afin d’être plus agiles », explique Julie Ducret, fondatrice de l’entreprise qui s’appuie aussi sur une force de vente externe pour sa distribution. Déjà sur les étals de Carrefour, Auchan ou Leclerc, Pulpe de Vie vient de s’implanter chez Monoprix après cinq ans d’efforts. « C’est précisément notre cible, bobo, de centre-ville. » Elle vise désormais les pharmacies et magasins spécialisés. De quoi servir les ambitions de l’entreprise. Avec 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires en 2019, elle espère a"eindre les 5 millions d’euros d’ici deux ans. Un objectif qui repose sur l’export, aux États-Unis en particulier, et sur le digital, en ciblant les femmes de 20 à 35 ans.
Reste la question de l’approvisionnement, très sensible sur le créneau de l’anti-gaspillage. « Lorsque nous avons commencé il y a dix ans, il y avait toujours de la surproduction dans le bio. Maintenant, c’est beaucoup moins le cas. » Et d’envisager, à terme « de se tourner vers les invendus des centrales Biocoop et Naturalia ». Et qui dit vendre plus dit aussi emballer plus!; un sujet primordial pour Julie Ducret. « En 2020 nous allons passer au carton recyclé. » Les contenants de ses futurs shampooings seront des bouteilles de lait recyclées. « Puis nous allons progressivement réduire le carton. » Car la dirigeante aimerait que son entreprise s’engage pour l’écologie au travers d’actions « puissantes ». La forme est à l’étude mais une chose est sûre : la marque à la tranche de pamplemousse compte bien se faire entendre.