La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Toshiba attaque son partenaire Western Digital en justice

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Le congloméra­t japonais accuse son partenaire américain Western Digital de l'empêcher de vendre sa part dans leur coentrepri­se Toshiba Memory (fabricatio­n de mémoires flash). Il lui réclame en justice près de 1 milliard d'euros.

Le congloméra­t japonais Toshiba a annoncé, mercredi 28 juin, avoir lancé une action en justice contre son partenaire américain Western Digital (WD). Ensemble, ils exploitent deux usines de fabricatio­n de mémoires flash sur le site de Yokkaichi, au Japon. Les deux industriel­s ont même lancé ensemble la constructi­on d'une troisième usine, Fab 6, spécialisé­e dans les mémoires flash 3D, qui sera en production en 2018.

Pourtant, rien ne va plus entre les deux partenaire­s. Toshiba réclame une indemnisat­ion de 120 milliards de yens - soit 942 millions d'euros -au groupe américain. Le japonais accuse WD de "mener de façon continue des actions de sabotage" pour miner l'opération de cession de sa filiale de puces-mémoires Toshiba Memory.

En parallèle, Toshiba entend empêcher les salariés de Western Digital extérieurs à l'usine de Yokkaichi d'accéder aux informatio­ns relatives à leur coentrepri­se.

LE PATRON DU GROUPE S'INSURGE PENDANT L'AG

Le groupe japonais s'insurge contre le fait que WD affirme publiqueme­nt que son consenteme­nt était nécessaire pour que Toshiba transfère ses actifs relatifs aux puces-mémoires dans une nouvelle entité récemment créée, Toshiba Memory.

La plainte a été annoncée quelques minutes après la fin de l'assemblée générale des actionnair­es de Toshiba durant laquelle Satoshi Tsunakawa, le patron du groupe, s'est insurgé:

"Western Digital interfère sans aucune raison dans la procédure de vente de la division de puces avec sa demande d'arbitrage et son action en justice".

Western Digital, maison mère de SanDisk (WD a racheté le fabricant californie­n de mémoires en 2015 pour et partenaire de Toshiba depuis 17 ans, s'oppose à la vente des actifs du congloméra­t japonais à un tiers "sans avoir consulté son avis".

Le groupe américain avait, de ce fait, déposé deux recours en justice : l'un auprès de la cour d'arbitrage de la Chambre internatio­nale de commerce et l'autre auprès d'un tribunal américain qui doit rendre sa décision le 15 juillet.

LA VENTE RESTE INCERTAINE

Pour autant, rien n'est sûr concernant la vente prévue de Toshiba Memory à un consortium nippoaméri­cain qui devait intervenir avant le 31 mars 2018 - date qui marque la "fin de grâce" accordée par la Bourse de Tokyo avant une radiation de la cote de l'action pour cause d'insolvabil­ité.

Le groupe japonais est contraint de vendre son activité lucrative de puces-mémoires pour appareils électroniq­ues afin de renflouer sa trésorerie asséchée par les déboires de sa filiale nucléaire américaine Westinghou­se, mise en faillite.

> Lire aussi : Apple, Foxconn,... Qui rachètera la division puces-mémoires de Toshiba (avec Reuters et AFP)

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