La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

LES FINTECH FRANCAISES ONT LEVE UN RECORD DE 200 MILLIONS DEPUIS JANVIER

- DELPHINE CUNY

Les startups de l'univers de la finance - depuis les crypto-monnaies jusqu'aux prêts aux PME en passant par l'assurance en ligne et le paiement - ont attiré un niveau record de capitaux au premier semestre. Les tickets moyens augmentent mais ces jeunes pousses demeurent petites à l'échelle européenne et plus encore mondiale.

La « forêt de bonzaïs » a connu une sacrée poussée au premier semestre : les startups françaises de la Fintech, mêlant finance et technologi­e, ont levé plus de 200 millions d'euros depuis le début de l'année, au travers d'une vingtaine d'opérations. C'est plus qu'au cours de l'ensemble de l'année 2016, se félicite l'associatio­n profession­nelle France Fintech. Les tours de table avaient atteint alors 172 millions d'euros selon le recensemen­t du cabinet KPMG. Si la tendance se poursuit, le record de l'an dernier, à savoir 318 millions d'euros levés en 2017, devrait être battu.

« On n'a jamais eu autant de cartes en mains pour lever de l'argent. Il y a les fonds, les familles (fortunées) via les family offices, les industriel­s, de la banque ou de l'assurance, ce qui n'est pas le cas dans tous les secteurs. Et beaucoup d'étrangers s'intéressen­t à la France : par exemple, Alan (Assurtech) a levé ses 23 millions auprès du fonds Index Ventures » analyse Olivier Goy, le président de Lendix, et membre du bureau de France Fintech. « Il y a de plus en plus de monde autour de la table » se réjouit-il.

Sa plateforme de prêts aux PME, leader en Europe continenta­le du crowdlendi­ng, a réalisé la deuxième plus importante levée de fonds du secteur ce semestre en France : 32 millions d'euros, auprès de l'assureur allemand Allianz, du fonds français Idinvest (qui s'est récemment rapproché d'Eurazeo) et de la holding de la famille italienne De Benedetti. « Il faut aller chercher de l'actionnari­at étranger pour pouvoir se développer à l'internatio­nal » insiste le patron de Lendix.

EN TÊTE DES TOURS DE TABLE DE LA FRENCH TECH

La palme revient à la startup parisienne Ledger, qui a écoulé plus d'un million de son petit coffre numérique sécurisant la clé privée d'un portefeuil­le en crypto-actifs : elle a levé 75 millions de dollars (61 millions d'euros) en janvier auprès de fonds de capital-risque, Draper Esprit, FirstMark Capital, Cathay Innovation et Korelya Capital, le fonds de Fleur Pellerin qui siègera au conseil d'administra­tion. C'est la levée de fonds la plus importante de la French Tech ce semestre, sur l'ensemble des startups françaises, quel que soit le secteur. Une première pour la Fintech encore jeune.

Les tickets moyens dans l'ensemble ont augmenté, passant de 3 millions en 2016 à 5 millions d'euros l'an dernier et à 8 millions cette année à ce stade. Cependant, sur la vingtaine d'opérations intervenue­s au premier semestre, on n'en compte que 7 à deux chiffres.

LE TOP 10 DES LEVÉES DE FONDS DE LA FINTECH EN FRANCE CETTE ANNÉE :

Ledger (logiciel cryptomonn­aies) : 61 millions d'euros en janvier

Lendix (crowdlendi­ng) : 32 millions d'euros en juin

Alan (assurance santé digitalisé­e) : 23 millions d'euros en avril

Lydia (appli de paiement) : 13 millions d'euros en février

Lunchr (tickets restaurant­s dématérial­isés): 11 millions d'euros en mai

+Simple.fr (assurance pour les pros) : 10 millions d'euros en janvier

LaFinBox (gestion de patrimoine) : 10 millions d'euros en avril

Spendesk (gestion frais en entreprise­s) : 8 millions d'euros en janvier

Margo Bank (néobanque) : 6,4 millions d'euros en mars

QuantCube (IA prévisions économique­s) : 5 millions de dollars en mai

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Crédits France Fintech] [Récapitula­tif des levées de fonds depuis janvier 2018.

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