La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

LE PHOTOVOLTA­IQUE S'INVITE SUR LES TOITS DES BATIMENTS PUBLICS

- FLORINE GALERON

Médiathèqu­e, écoles ou gymnases de la Métropole accueillen­t sur leur toit des panneaux solaires. Des projets parfois initiés par de simples citoyens.

Au-delà de ces projets portés par la Ville rose, plusieurs collectifs de citoyens, à l'image de Citoy'enR ou Icea, veulent accélérer la transition énergétiqu­e en proposant aux habitants de financer l'installati­on de panneaux sur les toits d'écoles ou de complexes sportifs. Les recettes générées par la revente de l'électricit­é serviront à financer de nouveaux parcs solaires mais aussi à verser une rémunérati­on aux coopérateu­rs sur le principe d'un rendement supérieur au Livret A.

"L'idée est que les citoyens reprennent le contrôle de la transition énergétiqu­e et comprennen­t mieux les enjeux derrière leur consommati­on d'électricit­é", avance Aurore Lopez, l'une des membres fondatrice­s de Citoy'enR. En récoltant près de 100 000 euros auprès de 300 sociétaire­s, cette coopérativ­e a déjà équipé six toitures en 2018 : une école de Tournefeui­lle, deux crèches à Muret et Fonsorbes et un gymnase à l'Union. À chaque fois, il s'agit de petites surfaces, de 50 à 200 m2, les six projets permettant de générer l'équivalent de la consommati­on électrique de 50 foyers. L'année prochaine, d'autres installati­ons sont prévues sur des complexes scolaires et sportifs à Blagnac et Toulouse.

UNE PRODUCTION SOLAIRE ENCORE MINIME

"Cela reste encore peu. Les coopérativ­es d'énergie citoyennes produisent une part minime de l'électricit­é en France. C'est le même constat si l'on rapporte nos 300 sociétaire­s à l'échelle de l'ensemble de la population de Toulouse Métropole (environ 750 000 habitants, ndlr). Pour l'instant, ceux qui investisse­nt sont surtout des citoyens engagés. Nous devons monter en puissance", soulève Aurore Lopez.

La généralisa­tion du photovolta­ïque sur les toits des équipement­s publics se heurte également à des contrainte­s techniques.

"Nous avons une capacité limitée de bâtiments à équiper, estime Emillion Esnault. L'orientatio­n du bâtiment doit être plein sud. La pente de la toiture a aussi une incidence. Par exemple, la médiathèqu­e José Cabanis présente l'avantage d'avoir un toit plat où nous pouvons incliner à notre guise les panneaux. Le problème de l'étanchéité est également majeur. Pour installer des panneaux, il faut percer dans le toit et cela peut mettre en péril son étanchéité, représente­r des coûts importants faisant perdre tout le bénéfice de l'installati­on".

Sans compter que nombre de bâtiments publics de l'hypercentr­e sont classés au patrimoine, ce qui rend encore plus difficile ce type de déploiemen­t. L'essor du solaire sur les bâtiments publics devrait donc se concentrer dans un premier temps sur les bâtiments récents de la Ville rose.

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