La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)
GILETS JAUNES : ET LES ENTREPRISES DANS TOUT CA ?
A l'aube d'un quatrième samedi de manifestations à Paris et trois semaines après le début des blocages, le mouvement a fini par provoquer l'ire des chefs d'entreprise, dont ceux de Provence Alpes Côte d'Azur. Et les organisations patronales avec eux.
Sensiblement, le mouvement des Gilets Jaunes a connu un point d'inflexion samedi dernier. Si au niveau national indéniablement, cela s'est grandement perçu, dans le Sud, les conséquences sont plus discrètes voire plus sournoises. Des barrages et des violences, notamment à Marseille, il y a eu. Mais après presque un mois de conflit, c'est du côté des entreprises que ça ne va pas du tout. Entre les approvisionnements notamment du côté industriel qui ne suivent plus le rythme habituel, le manque de carburant qui commence à se faire sentir, les réservations d'hôtels qui flanchent à quelques jours des fêtes de fin d'année... il y a de quoi être "inquiet". C'est d'ailleurs bien ce mot qui revient dans la bouche autant des chefs d'entreprise que des organisations patronales. "Tous les secteurs sont touchés, le commerce, le tourisme, la logistique, l'hôtellerie. Les Gilets Jaunes mettent en danger leurs propres entreprises" s'agace Philippe Renaudi, le président de l'UPE06. "Nous sommes à la fois inquiet et en colère", dit pour sa part Johan Bencivenga, le président de l'UPE13. "Inquiet parce que le conflit s'enlise et que les appels à la violence se multiplient sur les réseaux sociaux. Inquiet parce que le mois de décembre est le mois le plus important pour l'ensemble du monde économique" et qu'évidemment ce sont les chiffres d'affaires et pour certaines entreprises, leur survie qui sont en jeu.