La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)
ET SI LE CAPITALISME ETAIT LE PLUS ECOLOGIQUE ?
Contrairement à une idée reçue, l'économie de marché protège les ressources naturelles. Leur monétisation permise par l'instauration de droits de propriété est une puissante incitation à les préserver. Car quand ces ressources appartiennent à tout le monde, elles sont généralement exploitées jusqu'à l'épuisement. Par Laurent Pahpy, ingénieur, analyste pour l'Institut de recherches économiques et fiscales (IREF).
Les dernières prévisions alarmantes du GIEC justifieraient pour beaucoup une remise en cause radicale de notre modèle de civilisation. Lors de son ultime discours en tant que ministre de l'Écologie, Nicolas Hulot avait expliqué qu'il n'avait « pas réussi à combler cette ligne de faille entre l'économie et l'écologie ». La recherche perpétuelle et égoïste de profit épuiserait les ressources de la planète et nous mènerait droit à la catastrophe.
PROTÉGER LA NATURE GRÂCE AU PROFIT
De multiples exemples à travers le monde contredisent cette affirmation péremptoire. En Namibie, une approche contre-intuitive a été adoptée dans les ranchs privés depuis près de cinquante ans. Les éleveurs ont remplacé leurs troupeaux de bovins par des réserves de faune et de flore locales. L'attrait des touristes occidentaux pour les safaris est bien plus profitable et permet aux propriétaires de rentabiliser la reproduction et la protection des girafes et autres antilopes face au braconnage. Dans ce pays, la population d'animaux sauvages dans les ranchs a augmenté de 80 % depuis l'instauration de droits de propriété privée en 1967.