La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)
"CAGOULE NOIRE" SUR "GILET JAUNE" : DECRYPTAGE DES VIOLENCES DURANT LES MANIFS
La violence militante n'est pas une nouveauté: mais de quoi parle t-on exactement quand on mentionne l'ultra-droite ou l'ultra-gauche? Qui se cache derrière et quelles sont leurs méthodes? Par Guillaume Origoni, Université Paris Nanterre - Université Paris Lumières; Stéphane François, École pratique des hautes études (EPHE)
L'action violente qui n'a cessé d'émailler les manifestations des « gilets jaunes » a été au coeur de l'attention médiatique.
Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, n'a pas hésité à affirmer que derrière cette mobilisation violente, en particulier celles ayant eu lieu sur les Champs Élysées, il y avait des militants de l'ultra-droite et de l'ultra-gauche.
Les profils des personnes interpellées montrent une tout autre réalité. Cependant, la radicalisation de ces extrêmes n'est pas à minorer, celles-ci cherchant réellement à en découdre avec les forces de l'ordre. Elle est également à replacer dans un contexte historique.
Ainsi, les décennies 1970 et 1980 ont connu une violence politique paroxystique, avec des actions terroristes des deux tendances. Cette période a d'ailleurs été appelée les « années de plomb ». En 1973, les affrontements entre la Ligue révolutionnaire, trotskyste, et Ordre nouveau, groupuscule néofasciste, ont amené à leur interdiction. La violence militante n'est donc pas une nouveauté. Nous proposons de revenir ici sur les méthodes des uns et des autres quant au militantisme violent.