La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)
AU DEFI DE LA VILLE HUMAINE
Quels nouveaux modèles économiques pour conjuguer innovation, inclusion des citoyens et écologie ? Quelles nouvelles pratiques pour rendre la ville "humaine" ? Quel est l'impact de la révolution digitale sur la Métropole de Lyon ? Autant de questions abordées lors du forum Lyon City Life, organisé par La Tribune, qui a rassemblé responsables politiques, start-ups, grandes entreprises, universitaires et représentants du monde associatif au siège de la Métropole pour une matinée d'échanges et de mise en avant de solutions concrètes.
Non, l'écologie n'est pas seulement l'affaire des élites ou des bobos, mais peut - et doit - au contraire être à la portée de tous. Car son impact social est positif : certaines activités, telles que le traitement de déchets par exemple, constituent un facteur indéniable de création d'emplois. L'écologie comme vecteur d'inclusion sociale, cela sonne comme une évidence pour Enora Guérinel, la co-fondatrice de l'incubateur d'entrepreneurs sociaux Ronalpia.
(Crédits : Amédézal)
"L'économie sociale et solidaire n'est pas seulement investie d'entreprises qui vont réduire la précarité, mais aussi de structures qui travaillent sur des enjeux environnementaux. C'est, par exemple, le cas de la société Mineka, qui sauve des matériaux de construction de la benne à ordures pour les réutiliser. L'ESS rend à tout le monde le pouvoir d'agir pour une économie plus sobre, circulaire, qualitative et résiliante. Avec, bien sûr, un enjeu pour la création d'emplois", expose-t-elle.
Directeur de l'Atelier Emmaüs basé dans le 7e arrondissement, qui agit pour l'inclusion sociale par la formation au travail de l'objet et la distribution de mobilier design responsable, Guillaume Poignon abonde :
"Une grosse partie des emplois de réinsertion sont liés à l'environnement. Par exemple, une fabrique utilisant du bois qui serait jeté, cela a un impact social. L'enjeu pour Emmaüs, c'est de faire renaître les activités artisanales. Écologie et inclusion sociale fonctionnent bien sur les petites boucles locales. C'est là que nous avons des impacts pertinents et efficaces pour changer les comportements : certaines entreprises sociales ont été créées pour cela." (Crédits : Amédézal)
IMPLIQUER TOUT LE MONDE
Des initiatives en tous genres sur le territoire qui trouvent également un écho auprès des décideurs politiques. C'est ce qu'a rappelé Emeline Beaume, élue EELV à la Métropole de Lyon, en charge de la prévention des déchets et de l'économie circulaire.
"Les solutions de proximité doivent être encouragées et valorisées par les pouvoirs publics pour les rendre visibles et adoptées à l'échelle nationale. Oui, on peut déléguer à des structures de l'ESS des missions de service public quand la volonté politique est là. Par exemple, plusieurs communes de la Métropole ont mis en place une activité de compostage des déchets des cantines scolaires", rappelle-t-elle.