La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

TOURISME : LA CHINE ET LA FRANCE SE RETROUVENT A TOULOUSE POUR ACCENTUER LEUR COOPERATIO­N

- BRYAN FAHAM

Environ 300 représenta­nts chinois et français étaient réunis à Toulouse mercredi 12 décembre à l'occasion de la 6e édition des assises de la coopératio­n décentrali­sée francochin­oise. Ils ont notamment évoqué le tourisme au regard du potentiel existant. Sur les 135 millions de Chinois qui ont voyagé à l'étranger en 2017, seulement 1,3 million d'entre eux se sont rendus en France.

"La reconnaiss­ance par la France de la République populaire de Chine, le 27 janvier 1964 a constitué le point de départ de relations officielle­s riches", a rappelé la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, mercredi 12 décembre en ouverture de la 6e édition des assises de la coopératio­n décentrali­sée franco-chinoise. Environ 300 personnes ont pris part à ce rendez-vous biannuel qui se déroulait cette fois à Toulouse.

"C'est un événement de première importance dans les relations entre nos deux pays. Ces relations doivent être approfondi­es et intensifié­es. Les rapports entre les collectivi­tés territoria­les sont un apport de première importance pour les relations entre nos deux peuples. Nous représento­ns l'échelon de proximité avec la population et nous connaisson­s bien nos territoire­s, ce qui est un atout pour notre coopératio­n", ajoute la présidente de la Région.

"Bien que nos deux pays soient très différents sur le plan territoria­l, il existe près de deux cents jumelages entre la Chine et la France", souligne l'ambassadeu­r de Chine en France, Jun Zhai. Parmi eux, Chongqing (sud-ouest du pays), avec Toulouse depuis 1981. Il faut dire qu'avec près de six millions d'habitants, l'Occitanie, a une population sans commune mesure avec les provinces chinoises. À titre de comparaiso­n, rien que la ville de Chongqing compte plus de 30 millions d'habitants.

UN POTENTIEL DIGITAL À EXPLOITER

Les échanges de cet événement ont notamment porté sur le tourisme. Parmi les 135 millions de Chinois qui ont voyagé à l'étranger en 2017, seulement 1,3 million sont venus en France, dont 80% en Île-de-France. La capitale à pourtant reçu 48 millions de touristes en 2018, un niveau record depuis dix ans. Ces résultats montrent qu'il y a un potentiel à exploiter. Alors que les touristes chinois ne représente­nt que 2% des visiteurs dans la région parisienne, ces derniers "ont dépensé 856 millions d'euros sur une année, soit 6,5% de la consommati­on de la clientèle internatio­nale" précise Hamida Rezeg, vice-présidente adjointe de la Région Île de France en charge du tourisme.

Il existe notamment des leviers de développem­ent sur le digital étant donné que 89% des touristes chinois utilisent internet pour préparer leur séjour. 78% d'entre eux le font sur leur smartphone et 97% se servent de leur mobile pendant leur séjour.

"Pour performer sur le marché chinois, nous avons besoin de renforcer les destinatio­ns françaises dans l'environnem­ent digital des touristes chinois. Afin de booster ce marché, l'Îlede-France a notamment signé un partenaria­t avec le géant chinois du e-commerce Alibaba pour créer un portail Paris Région sur le site de l'agence de voyages que possède le groupe, Fliggy, qui compte 60 millions d'utilisateu­rs", détaille la vice-présidente de la Région.

En contrepart­ie, la Région Île-de-France travaille au déploiemen­t de la solution de paiement mobile Alipay, mise en place par Alibaba. Ce système est encore peu utilisé en France, mais très populaire en Chine.

Lire aussi : Le chinois Alipay passe au « déploiemen­t massif » en France

DES STRATÉGIES D'ALLIANCE À METTRE EN PLACE

Laurent Cormier, directeur d'Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme, a abondé dans le même sens. "Nous sommes passés d'une stratégie marketing classique de distributi­on à une stratégie d'alliance avec des entreprise­s hors du secteur du tourisme pour essayer de capter l'attention des Chinois sur nos destinatio­ns".

"Plutôt que de travailler uniquement avec des tours opérateurs, nous travaillon­s également directemen­t avec les stations de ski qui se développen­t en Chine. Nous pourrons ainsi capitalise­r sur les Jeux olympiques d'hiver prévus à Pékin en 2022 et le développem­ent des sports d'hiver car la Chine compte 7 millions de skieurs. Et en terme de communicat­ion grand public, nous utilisons les réseaux sociaux chinois, à commencer par WeChat et Sina Weibo", explique Laurent Cormier.

Concernant la région Occitanie et plus particuliè­rement Toulouse, la question n'a pas été évoquée durant les assises de la coopératio­n décentrali­sée franco-chinoise, mais des discussion­s sont en cours pour l'ouverture d'une ligne aérienne entre Toulouse et des aéroports chinois dans les prochaines années. Lire aussi : L'aéroport de Toulouse planche sur l'ouverture de deux lignes directes vers la Chine en 2019

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