La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

HUAWEI CLAME QU'IL N'Y A « AUCUNE PREUVE » D'ESPIONNAGE POUR LA CHINE

- PIERRE MANIERE

Confronté à une vague de rejets de ses équipement­s en Occident, le géant chinois des télécoms a réaffirmé, ce mardi 18 décembre, qu’il n’avait aucun lien avec les services de renseignem­ent chinois.

La manoeuvre fait office de contre-feu. Huawei a organisé ce mardi 18 décembre une conférence de presse à Shenzhen, au siège de son groupe. But de la manoeuvre : clamer que ses équipement­s télécoms sont dignes de confiance, et que le groupe n'a pas de liens avec les services de renseignem­ent chinois. « Il n'y a aucune preuve que Huawei menace la sécurité nationale de quelque pays que ce soit », a martelé Ken Hu, le président du numéro un mondial des équipement­s télécoms, selon l'AFP. Selon lui, Pékin n'a jamais demandé au groupe d'accéder à certaines données.

Pour prouver sa bonne foi, Huawei a décidé, ce même jour, d'ouvrir ses labos de recherche aux journalist­es. « Interdire une entreprise en particulie­r ne peut résoudre les problèmes de cybersécur­ité », a jugé Ken Hu. Avec cette manoeuvre, le président de l'équipement­ier espère convaincre, au-delà des frontières de la Chine, que l'entreprise est bien indépendan­te, et non sous l'emprise de Pékin.

DES REJETS EN PAGAILLE

Aujourd'hui Huawei est confronté à une crise des plus sérieuses. Dans le collimateu­r des ÉtatsUnis qui ont interdit ses équipement­s, le groupe s'est fait, ces dernières semaines, rejeté de nombreux marchés. Dans le sillage du pays de l'Oncle Sam, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et la France ont décidé soit de bannir ses équipement­s télécoms, soit de les limiter à certains segments. À chaque fois, l'argumentai­re est le même : Huawei présentera­it un risque pour la sécurité nationale, et est soupçonné d'utiliser ses produits à des fins d'espionnage pour le compte de Pékin.

Ce lundi, la République tchèque a, à son tour, tiré la sonnette d'alarme. L'agence nationale de cyber-sécurité a mis en garde contre l'utilisatio­n des logiciels et du matériel de Huawei et de ZTE, son rival en Chine, affirmant dans un rapport qu'ils constituai­ent une menace pour la sécurité nationale.

« Le principal problème, c'est le contexte juridique et politique de la République populaire de Chine où les sociétés susmention­nées opèrent en premier lieu, a souligné l'agence dans un communiqué. Notamment, les lois chinoises imposent aux sociétés privées ayant leur siège en Chine de coopérer avec les services de renseignem­ent. Par conséquent, les introduire dans des systèmes clés d'un État pourrait constituer une menace. »

La filiale tchèque de Huawei a fustigé ce rapport, estimant que celui-ci ne reposait sur aucun fait concret. Dans ce contexte électrique, Huawei a récemment vu sa numéro deux et fille du fondateur du groupe arrêtée au Canada, à la demande des États-Unis - avant d'être libérée sous caution. Ce qui a de nouveau tendu les relations entre Washington et Pékin, en pleine guerre commercial­e.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France