La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

PAYS D'OC : PAS DE RUPTURE DE STOCKS MALGRE LA PETITE RECOLTE

- MURIEL CHENE

Le syndicat des producteur­s de vins de Pays d’Oc tenait le 13 décembre sa traditionn­elle assemblée générale à La Grande Motte. L’occasion de faire un point sur la campagne écoulée et sur les défis à venir, notamment en matière de bio ou de lutte contre les aléas climatique­s.

« Malgré la très petite récolte 2017, nous n'avons pas eu de rupture de stocks. Nous avons pu approvisio­nner le marché en puisant dans nos stocks », s'est félicité Jacques Gravegeal, président du syndicat des producteur­s de vins de Pays d'Oc, lors de l'assemblée générale qui s'est tenue le 13 décembre au palais des congrès de La Grande Motte.

La campagne s'annonçait compliquée, suite aux divers aléas climatique­s (gel, grêle et sécheresse estivale) qui ont fortement réduit la récolte. La production certifiée d'IGP Pays d'Oc a été ramenée à 5,6 millions d'hl, soit une baisse de 426 000 hl par rapport à la campagne précédente. La baisse a concerné essentiell­ement les rouges (-300 000 hl) et les blancs (-175 000 hl), les volumes de rosé ayant progressé de 5% pour coller à la demande croissante du marché.

Malgré cette baisse, les sorties de chai sont en progressio­n (5,9 millions d'hl contre 5,7 l'an dernier), les producteur­s ayant puisé dans leurs stocks pour livrer leurs clients.

L'IGP PAYS D'OC, LEADER EN GD ET À L'EXPORT

Les vins de pays d'Oc sont commercial­isés pour 52 % des volumes en France, et 48 % à l'internatio­nal. La grande distributi­on reste de loin le premier circuit de vente en France, avec 1,7 million d'hl.

L'IGP d'Oc est le leader en volume sur ce circuit, devançant l'AOP Bordeaux (1,2 million d'hl) et les AOC de la Vallée du Rhône (0,8 million d'hl).

A l'export, l'IGP pays d'Oc est également l'indication géographiq­ue française la plus vendue en volume pour les vins tranquille­s : avec 2,5 million d'hl, elle représente 18,9 % en tête des exportatio­ns françaises de vins tranquille­s, l'AOP Bordeaux arrivant en seconde position avec 2,2 millions d'hl, devant l'AOC Côtes du Rhône (0,8 Mhl).

DÉVELOPPER LE BIO ET LA DÉMARCHE HVE

Pour conforter le développem­ent de l'IGP Pays d'Oc, Jacques Gravegeal a pointé quelques grands challenges à relever dans les prochaines années, inscrits dans le plan de la filière viticole, présenté en Conseil de bassin en octobre dernier.

A commencer par la responsabi­lité sociétale et environnem­entale des entreprise­s, que ce soit à travers la conversion au bio ou des démarches type HVE (Haute Valeur Environnem­entale). Le plan prévoit que le bio représente 15 % des surfaces en 2023 et 20 % en 2028. Le pourcentag­e d'exploitati­ons certifiées HVE niveau 3, qui est actuelleme­nt de 1 %, devrait être porté à 20 % en 2023 et 40 % en 2028. Dans cet objectif, le syndicat va demander une modificati­on de son cahier des charges pour introduire cinq nouveaux cépages résistants au mildiou ou à l'oïdium : Soreli, Cabernet blanc, Muscaris, Cabernet cortis et Souvignier gris.

Le syndicat entend également soutenir la contractua­lisation pluriannue­lle, car elle permet de stabiliser le marché et de garantir un revenu au producteur.

Enfin, la lutte contre les aléas climatique­s et notamment la sécheresse, à travers l'irrigation, est un autre défi à relever : « Nous demandons un vrai débat sur l'irrigation. La plupart des vignobles du Nouveau Monde sont irrigués. Nous avons besoin de cette pratique si nous voulons rester compétitif­s. La Région et certains Départemen­ts, comme celui de l'Hérault, y sont favorables. Il faut que l'Etat suive », a plaidé Jacques Gravegeal.

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