La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

REFERENDUM CONTRE LA PRIVATISAT­ION D'ADP : GAUCHE ET DROITE ENSEMBLE EN MEETING

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Des élus issus de tout "l'arc républicai­n" se sont retrouvés mercredi soir à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour une réunion publique "peu banale", par son éclectisme politique, destinée à lancer la collecte des signatures contre la privatisat­ion d'Aéroport de Paris (ADP).

Ce n'est pas banal. Un aréopage inhabituel de parlementa­ires de droite et de gauche a tenu meeting mercredi soir près de Paris pour soutenir la campagne menant vers un référendum sur la privatisat­ion d'Aéroports de Paris (ADP).

Le député Les Républicai­ns (LR) francilien Gilles Carrez, s'est ainsi retrouvé aux côtés de ses collègues communiste Stéphane Peu et La France insoumise, Eric Coquerel, à la Bourse du travail de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour mobiliser contre la privatisat­ion du gestionnai­re de plateforme­s aéroportua­ires. Étaient également présent le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure ainsi que le secrétaire général du Parti communiste Fabien Roussel.

Depuis jeudi dernier, les électeurs peuvent apporter leur soutien à l'idée d'un référendum d'initiative partagée (RIP) sur cette privatisat­ion très critiquée. Quelque 4,7 millions de signatures doivent être recueillie­s.

LE SUJET UNIT À GAUCHE MAIS DIVISE LES RÉPUBLICAI­NS

Les opposants aux projets dénoncent une "absurdité financière" et l'abandon au privé d'un outil stratégiqu­e, à l'heure de la transition écologique. Ils s'opposent également à la privatisat­ion d'une entreprise qui est un "monopole de fait".

La présidente du Rassemblem­ent national (RN), Marine Le Pen, bien que non invitée à ce rassemblem­ent transparti­san, a également appelé à signer pour obtenir un RIP.

« J'appelle tous les Français (...) à aller signer cette pétition pour obtenir un référendum sur le cas de la privatisat­ion d'aéroports de Paris que nous contestons et contre laquelle nous nous élevons et contre laquelle nous ferons campagne », a déclaré la dirigeante d'extrême droite sur BFMTV tout en déplorant « le sectarisme (...) des partis politiques » à l'encontre de l'ex-Front national.

Si le thème ADP ressoude la gauche, "mélenchoni­stes" et socialiste­s inclus, il divise néanmoins la droite, où se ravive un vieux clivage entre l'aile libérale incarnée par Valérie Pécresse ou Eric Woerth et une branche plus étatiste.

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, ne manque d'ailleurs pas d'insister sur ces tirailleme­nts au sein de son ancien parti, auquel il a tourné le dos en 2017. L'un des élus de droite proréféren­dum, Gilles Carrez, avait invité, dès la semaine dernière, via Twitter, à se « mobiliser fortement contre la privatisat­ion d'ADP en soutenant massivemen­t la propositio­n de loi visant à affirmer le caractère de service public national de l'exploitati­on des aérodromes de Paris ».

BON DÉPART POUR LA PÉTITION, QUI AFFICHE 200.000 SOUTIENS (SELON LA CGT)

Le recueil des signatures se fait principale­ment par le biais d'un site internet supervisé par le ministère de l'Intérieur et le Conseil constituti­onnel. Ce dernier promet de faire régulièrem­ent - « probableme­nt à une fréquence mensuelle » - le décompte des signatures reçues, à partir de début juillet. Des problèmes techniques ont gêné les premières inscriptio­ns, conduisant les opposants au projet à soupçonner les autorités de vouloir entraver le processus.

Selon la CGT, environ 200.000 signatures ont été réunies depuis l'ouverture de la collecte. Passé les neuf mois de rigueur, le Conseil constituti­onnel aura un mois pour dire si le seuil des 4,7 millions de soutiens a été atteint. Le cas échéant, l'Assemblée et le Sénat pourront se saisir de la question de la privatisat­ion d'ADP, faute de quoi une consultati­on sera organisée.

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