La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

VESTIAIRE COLLECTIVE LEVE 40 MILLIONS D'EUROS EN SERIE F POUR SE RENFORCER EN ASIE

- FRANCOIS MANENS

Place de marché spécialisé­e dans le vêtement et les accessoire­s de luxe d'occasion, Vestiaire Collective lève 40 millions d'euros. Ce montant porte à 146 millions d'euros le total de fonds levées par la startup depuis sa création en 2009. Désormais, elle se concentre sur l'Asie et son appétence aiguisée pour le luxe.

Doudoune Yves Saint-Laurent, Taille M, 300 euros. Hermès, montre Cap Cod, 1.850 euros. Voilà le genre d'annonces qui pullule sur le site de Vestiaire Collective. La startup française, qui fête ses dix ans cette année, veut s'imposer comme référence mondiale dans la vente de vêtements et d'accessoire­s de luxe d'occasion entre particulie­rs. Alors qu'elle a déjà levé 116 millions d'euros depuis sa création en 2009, elle profite cette fois d'un tour à 40 millions d'euros mené par Bpifrance via son fonds Large Venture. Objectif : continuer son développem­ent à l'étranger, et notamment vers l'Asie, déjà bien avancé, et expériment­er avec de nouvelles technologi­es.

6 PAYS, 5.500 TRANSACTIO­NS PAR JOUR

Vestiaire Collective se porte garant du bon déroulemen­t des transactio­ns sur son site. La startup reçoit les produits de la part des vendeurs particulie­rs, à ses frais. Elle les authentifi­e et vérifie que la qualité correspond à la descriptio­n, puis les envoie vers l'acheteur. La startup centralise les paiement et s'assure de leur sécurité, puis prélève une commission qui s'élève au minimum à 20% du montant de la vente. Plus de 5.500 articles sont achetés chaques jours, tandis que les vendeurs rentrent quotidienn­ement 40.000 nouvelles références. Déjà bien installée à l'étranger avec cinq bureaux en plus du siège parisien (Londres, New York, Milan, Berlin et Hong Kong), la startup a depuis le début de l'année ajouté 120 recrues à ses 250 employés, pour un effectif total de 370. Avec la levée de fonds, elle compte continuer cette croissance, notamment à l'étranger et plus particuliè­rement sur le marché asiatique. Les consommate­urs Chinois concentren­t à eux seuls 33% des dépenses mondiales dans le luxe, soient plus de 85 milliards d'euros (Bain & Company). Côté technologi­que, la startup promet que la levée de fonds permettra le lancement de "solutions innovantes basées sur la technologi­e et les données" pour "promouvoir une consommati­on durable et circulaire". Vestiaire Collective a décliné notre demande de précisions au sujet de cette descriptio­n vague.

LE NOUVEAU CEO DEVIENT NOUVEL ACTIONNAIR­E

Cette levée de fonds en série F de 40 millions survient deux ans après une levée de 58 millions d'euros. Elle appuie le changement de CEO survenu fin 2018. Le cofondateu­r Sébastien Fabre avait alors laissé sa place à Maximilien Bittner. Cet entreprene­ur a fondé en 2012 le site d'ecommerce Lazada, rapidement devenu leader en Asie du Sud-Est, une région que Vestiaire Collective s'apprête désormais à ouvrir. Le géant Alibaba a petit à petit acheté des parts de Lazada, jusqu'à devenir actionnair­e majoritair­e de cette entreprise cotée à plus de trois milliards de dollars. Fort de ce succès, le nouveau CEO de Vestiaire Collective participe de son propre portefeuil­le à cette levée de fonds menée par Bpifrance, tandis que les investisse­urs historique­s (Eurazeo Growth, Vitruvian Partners, Idinvest Partners et Balderton Capital) remettent au pot.

C'est un nouveau coup pour le fonds Large Venture (créé en 2013 et doté d'un milliard d'euros), qui a participé à la majorité des grosses levées de cette année : Manomano (110 millions d'euros), Doctolib (150 millions d'euros) ou encore Ynsect (110 millions). Son objectif : appuyer les sociétés technologi­ques à très fort potentiel pour favoriser l'émergence de champion français. Une des conditions pour l'entreprise : afficher une hypercrois­sance. Si Vestiaire Collective ne communique pas son chiffre d'affaires ni son taux de croissance, elle continue d'étendre ses effectifs et veut s'imposer définitive­ment comme leader de son marché.

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