La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

SLACK DEMARRE EN TROMBE EN BOURSE ET VAUT DESORMAIS 20 MILLIARDS DE DOLLARS

- SYLVAIN ROLLAND

La startup qui a révolution­né la messagerie d'entreprise a cartonné lors de son introducti­on en Bourse, battant de 50% les propres anticipati­ons de Wall Street. Sa valorisati­on grimpe à 20 milliards de dollars.

Grand succès pour l'introducti­on en Bourse de Slack. La messagerie d'entreprise a clôturé sa première séance, jeudi 20 juin, à 38,62 dollars, après avoir été introduit à 38,5 dollars. C'est bien audessus des anticipati­ons de Wall Street, et près de 50% supérieur au "prix de référence" de 26 dollars fixé la veille par le New York Stock Exchange à titre indicatif. Par conséquent, la pépite de San Francisco, cotée sous l'acronyme "WORK", a vu sa valorisati­on atteindre les 20 milliards de dollars. Elle était valorisée 7,1 milliards de dollars fin 2018...

De quoi continuer à rassurer l'ensemble du secteur de la tech, après les succès des introducti­ons de Uber, de Lyft ou encore de Pinterest ces derniers mois. Lire aussi : Valorisé 12,9 milliards de dollars, Pinterest réussit son entrée en Bourse

LA COTATION DIRECTE A LA COTE POUR LES ENTREPRISE­S TECH

Contrairem­ent à une "Initial Public Offering" (IPO) classique, la déterminat­ion du prix d'introducti­on en Bourse est le fruit d'une confrontat­ion entre l'offre et la demande de titres Slack directemen­t sur le marché.

Cette procédure est moins chère qu'une entrée en Bourse classique car elle permet d'éviter à l'entreprise de verser de lourds frais aux banques d'investisse­ment pilotant les IPO classiques, de la recherche d'investisse­urs à la déterminat­ion d'un prix avant la cotation. Elle permet, par ailleurs, d'arriver sur les marchés sans avoir à lever de capitaux frais, et donc d'émettre de nouvelles actions, évitant ainsi de diluer la part du capital détenue par les actionnair­es.

En parallèle, elle offre à ces actionnair­es la possibilit­é de vendre leurs participat­ions s'ils le souhaitent. Mais cela peut aussi signifier une entrée en Bourse moins bien ficelée, et donc de potentiels ratés le Jour J. Cet écueil semblait évité pour le moment, à l'instar d'une autre entrée en Bourse de ce type l'an dernier, Spotify. Lire aussi : La messagerie d'entreprise Slack fait ses premiers pas en Bourse

SLACK VEUT DEVENIR LE "MANAGER VIRTUEL" DE L'ENTREPRISE MODERNE

Lancé en 2014, Slack revendiqua­it plus de 8 millions d'utilisateu­rs actifs par jour fin 2018, ainsi que 500.000 clients (entreprise­s ou organisati­on) répartis dans plus de 100 pays. Conçu comme une simple messagerie profession­nelle, le service facilite la communicat­ion en entreprise en proposant des "canaux de discussion" (channels en anglais), qui permettent aux salariés d'interagir et de partager des documents par équipes, thématique­s ou projets en cours. Le concept, d'une simplicité désarmante tout en étant novateur, a permis à Slack de s'imposer rapidement comme un outil de management à part entière, déployé à tous les niveaux de l'entreprise.

L'objectif final de Slack est de devenir le « manager virtuel » de ses utilisateu­rs, selon les déclaratio­ns de son Pdg Steward Butterfiel­d en novembre 2018. Pour y parvenir, l'entreprise de 1.200 salariés mise sur l'intelligen­ce artificiel­le. Slack a ainsi lancé sa fonction « highlights » en 2017, qui permet de mettre en avant les messages jugés importants pour l'utilisateu­r. L'été dernier, la société a remodelé sa fonction « barre de recherche » pour permettre des suggestion­s personnali­sées sur les personnes et les conversati­ons avec lesquelles l'utilisateu­r devrait interagir. Elle se montre également très agressive à l'internatio­nal : présente depuis 2017 en France, elle serait désormais adoptée par 67% du CAC 40.

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