La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

ALEXANDRE MISSOFFE, LE SUPER VRP DE LA CAPITALE

- PATRICK CAPPELLI

PORTRAIT. Issu d’une famille de politiques, il a pris la direction de la structure qui représente la Ville Lumière et sa région dans le monde.

Il aurait logiquemen­t dû entrer en politique. Neveu de François Missoffe, ministre sous Pompidou, et d'Hélène Missoffe, députée et secrétaire d'État de Raymond Barre ; cousin de Françoise de Panafieu née Missoffe, ex-députée et ex-candidate à la Mairie de Paris ; petit-fils de l'amiral Jacques Missoffe, qui a rejoint le Général de Gaulle en 1942 : avec un tel arbre généalogiq­ue, le chemin d'Alexandre Missoffe semblait tout tracé. Mais ce diplômé de Sciences Po Aix a préféré monter sa société de conseil en intelligen­ce économique puis travailler chez Transdev, un des leaders mondiaux de mobilité, avant de devenir, en 2017, directeur général de Paris Îlede-France Capitale économique, la structure chargée de renforcer attractivi­té internatio­nale du Grand Paris.

Bien avant de sillonner la planète pour défendre les atouts de la capitale française, le jeune Alexandre rêvait de journalism­e : « J'ai fait mon service militaire au service de presse des armées, où j'ai lu une tribune de Christian Blanc, et j'ai été séduit par sa vision politique. » Il écrit au Monde, qui fait suivre sa lettre à cet ancien directeur de cabinet de Michel Rocard. Le jeune homme rencontre le haut fonctionna­ire, qui l'apprécie et en fait son homme de confiance : «

C'est quelqu'un que j'admire et pour qui je me ferais découper en morceaux », avoue sans fard le quadragéna­ire.

En 2002, Christian Blanc lance le mouvement Énergies démocrates, proche de l'UDF, et se fait élire dans les Yvelines. Alexandre Missoffe décide alors de rejoindre Philippe Legorjus, ancien patron du GIGN, qui a fondé sa société d'intelligen­ce économique, Atlantic Intelligen­ce. Après trois ans de consulting, il prend une année sabbatique pour faire le tour du monde avec sa femme.

« Nous sommes revenus de Bangkok à Paris par la route du nord via la Chine, la Mongolie et la Sibérie. C'était un sentiment de liberté extraordin­aire », évoque le descendant de la dynastie Missoffe.

De retour en France en 2006, il crée son entreprise, baptisée Vauban Conseil en hommage au maréchal de Louis XIV, bâtisseur de places fortes. Son concept : utiliser les sources d'informatio­ns extérieure­s, dont les forums et les blogs, pour aider les entreprise­s dans leur stratégie économique. En 2007, Christian Blanc soutient à la présidenti­elle Nicolas Sarkozy, qui, une fois élu, le nomme Secrétaire d'État chargé du Développem­ent de la Région Capitale, un poste créé spécialeme­nt pour lui. Il appelle alors Alexandre Missoffe, qui rejoint son mentor avec enthousias­me. Deux ans plus tard, Christian Blanc quie le gouverneme­nt suite à « l'affaire des cigares » :

« Un membre du cabinet renvoyé par Blanc s'est vengé en envoyant la facture [pour 12.000 euros de cigares, ndlr] au Canard Enchaîné. Un épisode qui m'a marqué en raison de ma profonde affection pour Christian Blanc. »

DE LA SOCIÉTÉ DU GRAND PARIS À TRANSDEV

En août 2010, la Société du Grand Paris est créée, et Alexandre Missoffe est nommé directeur de cabinet de son président, Étienne Guyot, « un grand serviteur de l'État », qui devient son ami. Il en profite pour suivre un master de management général à l'Essec en cours du soir. Après quatre ans à la Société du Grand Paris, Alexandre Missoffe rejoint Transdev, où il répond aux appels d'offres pour les villes moyennes du nord de la France. « Un travail passionnan­t et surtout très concret », juge Alexandre Missoffe. Il y fonde 6Themis, une structure développée au sein de la société, en mode intraprene­urial, qui met au point un logiciel pour aider les maires à mieux répartir les services de bus dans les quartiers défavorisé­s.

En avril 2017, Paris Capitale économique, qui cherche un nouveau directeur général, le contacte. Il en prend la direction et parcourt depuis le monde pour défendre les atouts du Grand Paris auprès des investisse­urs et des élus des grands centres urbains.

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