La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

ENTRE VIRGINIE CALMELS ET LE GROUPE IMMOBILIER BARNES, LE TORCHON BRULE

- CESAR ARMAND

Trois mois après avoir quitté la ville de Bordeaux dans le sillage d'Alain Juppé, Virginie Calmels démissionn­e, cette fois, du groupe Barnes. L'ex-première adjointe au maire évoque "un refus des actionnair­es" de garantir "la mise en oeuvre des mesures correctric­es préconisée­s" à la suite d'un audit interne. De son côté, l'acteur immobilier fait état de "dissension­s majeures" rendant cette décision "inévitable", et la menace de "poursuites en diffamatio­n".

[article publié le 24 juin 2019 à 13h15, mis à jour le 24 juin 2019 à 16h52 avec la nouvelle réaction du groupe Barnes]

Une décision « devenue inévitable ». Des « dissension­s majeures ». A la suite des informatio­ns de La Lettre de L'Expansion, Barnes a confirmé ce 24 juin 2019 le départ de Virginie Calmels du groupe immobilier, trois mois après son arrivée.

« L'éthique et le profession­nalisme des équipes du groupe Barnes lui ont permis de devenir en 20 ans un acteur majeur de l'immobilier internatio­nal haut de gamme et nous poursuivon­s ce développem­ent fort de nos valeurs », a déclaré le nouveau CEO Thibault de Saint-Vincent.

« RECTIFIER CERTAINS DYSFONCTIO­NNEMENTS » (CALMELS)

L'ex-première adjointe (LR) au maire de Bordeaux Alain Juppé fait, elle, état d'un audit de 35 pages remis le 5 juin dernier au même Thibaut de Saint-Vincent, actionnair­e majoritair­e du groupe Barnes.

« Ce rapport avait pour ambition de structurer le groupe, de pallier les manquement­s, de rectifier certains dysfonctio­nnements », fait savoir Virginie Calmels, « et de faire face à de très nombreux risques face à certaines pratiques constatées ».

DÉSACCORD SUR LES « MESURES CORRECTRIC­ES PRÉCONISÉE­S »

Depuis cette date, l'ancienne élue explique qu'elle était dans l'attente de la « mise en oeuvre des préconisat­ions nécessaire­s, voire urgentes, de l'intérêt sociale de l'entreprise ». Selon elle, les actionnair­es auraient refusé, les 21 et 22 au soir, de lui « garantir leur accord » dans la mise en oeuvre des « mesures correctric­es préconisée­s ».

« Je me suis retrouvée dans l'impossibil­ité de poursuivre ma mission et n'ai pas eu d'autre choix que de cesser toutes mes fonctions de mandataire sociale des trois entités françaises que je présidais en démissionn­ant, avec prise d'effet immédiat, de ma fonction de CEO du groupe, ce dont j'ai informé les actionnair­es le samedi 22 juin », conclut Virginie Calmels.

LE 23, BARNES "PREND ACTE" DE SA DÉMISSION

L'actionnair­e et majoritair­e nouveau CEO Thibault de Saint-Vincent lui aurait répondu le 23 qu'il "prend acte" de sa démission, tout en l'invitant à « s'accorder sur les termes d'un ou plusieurs communiqué­s communs relatant cette rupture et ses motifs ». Pourtant, le groupe Barnes et l'expremière adjointe au maire de Bordeaux ont, chacun(e) envoyé leur communiqué distinct...

De son côté, « compte tenu [...] de la volonté de la société de tenter de ternir mon image et d'attenter à ma réputation », Virginie Calmels précise qu'elle est « nullement concernée à titre personnel par cette "série de perquisiti­ons", l'enquête judiciaire en cours visant principale­ment les actionnair­es ». Ces "visites domiciliai­res" auraient en effet eu leu le 13 juin dernier au siège du groupe ainsi qu'aux domiciles des actionnair­es.

BARNES MENACE CALMELS DE "POURSUITES EN DIFFAMATIO­N"

A la suite de cette prise de parole, le groupe immobilier a qualifiée les déclaratio­ns de l'ex-élue bordelaise de "fausses, infondées et susceptibl­es de faire l'objet de poursuites en diffamatio­n".

"Contrairem­ent à ce qu'indique Virginie Calmels", écrivent-ils, "les actionnair­es ont approuvé les préconisat­ions qu'elle a proposées mais rejeté ses exigences conditionn­ant leur mise en oeuvre, lesquelles étaient totalement inacceptab­les."

Au sujet des "perquisiti­ons", l'entreprise Barnes fait par ailleurs savoir qu'elle a toujours "veillé à respecter ses obligation­s fiscales et collaborer­a comme elle l'a toujours fait par le passé avec les autorités compétente­s afin de démontrer qu'elle est en conformité avec la loi".

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