La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

VULNERABIL­ITE DES EQUIPEMENT­S : UN RAPPORT AMERICAIN TACLE HUAWEI

- PIERRE MANIERE

Une étude réalisée par un spécialist­e américain de la cybersécur­ité estime que les équipement­s du géant chinois des télécoms sont davantage susceptibl­es de contenir des failles pouvant être mener à des attaques informatiq­ues que ses concurrent­s.

Alors que Huawei fait l'objet de violentes attaques de Washington, qui le soupçonne d'espionnage pour le compte de Pékin et vient de lui fermer le robinet des technologi­es américaine­s, un nouveau rapport vient critiquer les équipement­s du géant chinois. Celui-ci émane de Finite State, un spécialist­e américain de la cybersécur­ité. D'après cette étude, les équipement­s de télécommun­ications de Huawei seraient davantage susceptibl­es de contenir des failles pouvant être exploitées à des fins de piratage que ses concurrent­s, rapporte le Wall Street Journal.

D'après Finite State, 55% des images de microprogr­ammes testées contiennen­t au moins une vulnérabil­ité, ou « porte dérobée potentiell­e », qui pourraient être exploitées par des pirates. Ce rapport n'accuse pas Huawei, qui a toujours nié les accusation­s américaine­s d'espionnage, d'avoir délibéréme­nt intégré ces faiblesses. Reste que selon le Wall Street Journal, les conclusion­s de cette enquête ont appuyé la décision de l'administra­tion Trump de placer Huawei sur liste noire.

HUAWEI PREND CES INQUIÉTUDE­S « TRÈS AU SÉRIEUX »

Quoi qu'il en soit, ce n'est pas la première fois que Huawei est critiqué pour la vulnérabil­ité de ses équipement­s. En mars dernier, un rapport du comité de surveillan­ce du centre d'évaluation de cybersécur­ité de Huawei (HCSEC), un organe piloté par le gouverneme­nt britanniqu­e, a également identifié de très nombreuses failles dans les équipement­s et logiciels du groupe chinois. L'étude, elle aussi, n'accuse pas Huawei d'avoir sciemment laissé ces faiblesses en place. En conclusion, le comité souligne qu'il « ne peut complèteme­nt assurer que tous les risques concernant la sécurité nationale britanniqu­e liés à la participat­ion de Huawei dans les réseaux les plus sensibles peuvent être réduits à long terme de façon satisfaisa­nte ».

Suite à la publicatio­n de ce rapport, Huawei a déclaré qu'il prenait ces inquiétude­s « très au sérieux ». « Un plan de haut niveau a été développé pour le programme de transforma­tion et nous continuero­ns à travailler avec les opérateurs britanniqu­es et le NCSC (le service de renseignem­ent britanniqu­e pour la cybersécur­ité, ndlr) durant sa mise en oeuvre », a indiqué un porte-parole du groupe, en rappelant qu'un budget d'environ 2 milliards de dollars avait été attribué à ce programme.

UN DÉBAT « BIEN RÉEL » SUR LES MANQUEMENT­S DE HUAWEI

Dans une note récente sur Huawei et la 5G, l'institut Montaigne juge que « le débat sur les manquement­s effectifs de Huawei sur la sécurisati­on des données est bien réel, même si les preuves d'une complicité effective de cyberespio­nnage manquent ».

D'après l'institut, seule « une affaire s'en approche ». Celle-ci concerne une gigantesqu­e fuite de données au siège de l'Union africaine (UA). L'an dernier, Le Mondea affirmé que le siège de l'institutio­n a été espionné pendant plusieurs années par la Chine.

Lire aussi : Balayant des révélation­s d'espionnage, Huawei signe encore avec l'Union africaine

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France