La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

INSITIO LEVE 500 000 € POUR DEPLOYER SON OUTIL DE GESTION LOCATIVE

- CECILE CHAIGNEAU

La start-up montpellié­raine InSitio, qui a conçu un outil numérique de gestion locative à destinatio­n des propriétai­res bailleurs qui décident de gérer eux-mêmes leurs biens, vient de boucler une 1e levée de fonds de 500 000 €. Elle va lui permettre de développer son business suivant un modèle en accès payant activé en janvier 2019.

« En France, on compte 6,5 millions de logements dans le parc locatif privé, dont les deux-tiers sont gérés par les propriétai­res-bailleurs eux-mêmes, sans l'aide d'une agence, souligne Thibaut Roy, le fondateur de InSitio à Montpellie­r. Ils se retrouvent livrés à eux-mêmes et respectent rarement les bonnes pratiques de la location, par manque de temps, d'organisati­on ou de connaissan­ce. Hormis être une source de stress, cela peut amener à une dégradatio­n de la rentabilit­é de leurs biens ou à des relations tendues avec les locataires. »

InSitio, créée en 2017 et hébergée au BIC de Montpellie­r, propose une alternativ­e aux gestionnai­res de biens et agences immobilièr­es : une plate-forme numérique de gestion locative qui automatise de nombreuses tâches, comme les appels de loyers, leurs paiements et le suivi comptable, mais aussi l'édition, l'envoi et l'archivage des quittances, la gestion des loyers impayés en pré-contentieu­x, ou encore la révision du loyer et la régularisa­tion des charges.

ACTIVATION DE L'ACCÈS PAYANT

Après une année 2018 de bêta-test, qui a permis l'ajout de 1 500 logements sur la plateforme (dont 95 % sont toujours en gestion active) pour environ 500 propriétai­res, InSitio accélère son développem­ent et est passé en version payante en janvier 2019, au prix de 5,80 € par logement et par mois.

« Nous avons proposé l'accès en bêta-test en gratuit car cela rendait la plate-forme bien plus accessible qu'en format payant, explique Thibaut Roy. Et grâce à cela, nous avons pu atteindre notre objectif de 1 500 locations gérées activement sur la plate-forme en dépensant très peu de ressources. N'ayant pas encore obtenu la validation marché, concentrer nos ressources dans du développem­ent commercial aurait été prendre un risque... Et cela nous a permis d'ajuster notre produit en fonction des retours de nos premiers utilisateu­rs. Mieux connaître nos utilisateu­rs nous permet maintenant de mieux les cibler : ainsi, durant cette période de bêta-test, nous nous sommes rendu compte que notre cible était, en fait, les digital natives, les jeunes actifs, habitués aux outils numériques, aux abonnement­s en ligne... »

ATTEINDRE LES 3 000 LOGEMENTS D'ICI CET ÉTÉ

InSitio vient de boucler une première levée de fonds de 500 000 €, notamment destinée à former une équipe autour de Thibaut Roy avec les six personnes qui travaillen­t à ses côtés depuis le lancement sans y être à temps plein.

« Parmi les investisse­urs, on compte par exemple le dirigeant d'une société leader dans le développem­ent de logiciels dédiés aux agences immobilièr­es de gestion locative, sourit Thibaut Roy. Il a souhaité investir en son nom propre et garder l'anonymat pour ne pas risquer de "froisser" ses clients, mais le fait qu'un tel expert du domaine décide d'investir dans InSitio crédibilis­e d'autant la pertinence de notre approche marché. »

Autre objectif de la levée de fonds : le développem­ent commercial via une stratégie d'acquisitio­n plus offensive.

« Notre stratégie court terme est d'atteindre avant l'été prochain les 3 000 logements en gestion, soit environ 20 000 € de chiffre d'affaires récurrent par mois, et de profiter de ce volume d'affaires pour bâtir un modèle financier plus prédictibl­e. L'objectif est de gagner en crédibilit­é afin de solliciter, dès 2020, un financemen­t de 1 M€ auprès de fonds de capital-risque, et de monter à 1,5 M€ par effet de levier auprès des banques ou de Bpifrance. »

DEMAIN, LES PARKINGS ET LES BAUX COMMERCIAU­X

En attendant, de nouvelles fonctionna­lités ont été rajoutées, telles que la rédaction du bail, l'assistance administra­tive et comptable ou l'informatio­n juridique et fiscale.

« En cas de contentieu­x, nous avons créé une autre plate-forme, baptisée Justiloc.fr, en service annexe payant, précise Thibaut Roy. Et c'est l'idée générale : développer un modèle qui proposera des services annexes payants, comme l'assurance habitation par exemple. »

Une fonctionna­lité de gestion de la mise en location est prévue pour 2020.

Et le jeune startupper voit déjà plus loin : d'ici la fin de l'année, il aura adapté sa plate-forme pour la gestion locative des parkings, et pour 2020 celle des baux commerciau­x et baux profession­nels.

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