La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

LE TABLEAU DE CARAVAGE VENDU AVANT SA MISE AUX ENCHERES A TOULOUSE

- PIERRICK MERLET

Alors qu'il devait être vendu aux enchères à Toulouse jeudi 27 juin, le tableau de Caravage a finalement été vendu "de gré à gré à un acheteur étranger". Le montant de la transactio­n n'a pas filtré, mais le tableau sera de nouveau visible par le public dans un "grand musée".

Cela devait être l'événement culturel de l'année pour la ville de Toulouse et même au niveau national. Pas moins de 2 000 personnes étaient attendues en fin d'après-midi à la Halle aux Grains de Toulouse, jeudi 27 juin. Elles devaient assister à la vente aux enchères du tableau "Judith et Holopherne", attribué au célèbre peintre italien Caravage dont on ne connaît à l'heure actuelle que 65 oeuvres. "Jusqu'à ce mardi soir (25 juin, ndlr) une équipe de 20 personnes était en train de monter le décor", pour cet événement d'après l'agence de communicat­ion en charge du dossier. Seulement, voilà...

"Le tableau de Caravage (1571-1610), Judith et Holopherne, peint vers 1607, que le commissair­e-priseur Marc Labarbe a retrouvé il y a cinq ans dans un grenier à Toulouse et qui devait être présenté aux enchères le 27 juin prochain à la Halle aux Grains, en collaborat­ion avec le Cabinet Turquin, a été vendu de gré à gré à un acheteur étranger", a-t-on appris par communiqué de presse en fin de journée, mardi 25 juin.

Pour quel montant ? C'est un mystère. "Cet accord est couvert par un engagement de confidenti­alité pour ce qui concerne le prix et l'identité de l'acheteur", précise le communiqué. Néanmoins, une estimation est possible. Le tableau devait être mis à prix à 30 millions d'euros, et il était espéré une offre entre 100 et 150 millions d'euros.

Lire aussi : Qui sera l'heureux propriétai­re du Caravage mis en vente à Toulouse ?

BIENTÔT DANS UN MUSÉE À L'ÉTRANGER

Quel est le profil de l'acheteur qui a pu s'offrir un tel tableau, alors que l'État français n'a pas jugé bon de l'acquérir, sans doute en raison des incertitud­es autour de l'authentici­té de l'oeuvre ?

"Nous avons reçu une offre qu'il était impossible de ne pas transmettr­e aux propriétai­res du tableau. Le fait que cette offre provienne d'un collection­neur proche d'un grand musée a convaincu les vendeurs de l'accepter", explique Eric Turquin, l'expert en tableaux qui a reconnu l'authentici­té de la peinture.

La zone géographiq­ue du musée en question n'a pas filtré, la seule certitude est que le tableau va quitter le sol français. Cependant, il y a quelques jours, Marc Labarbe avait fait savoir que sa trouvaille pouvait intéresser des musées américains, chinois ou même du Moyen-Orient.

"Il sera prochainem­ent exposé dans un grand musée. Après avoir été oublié pendant 150 ans dans un grenier, Judith et Holopherne sera ainsi mis en lumière aux yeux de tous, un argument qui a convaincu les propriétai­res de préférer cette offre", conclut ainsi le communiqué publié deux jours avant la vente aux enchères initialeme­nt prévue.

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