La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

L'ASSURTECH QOVER LEVE 8 MILLIONS D'EUROS ET PART A LA CONQUETE DU MARCHE FRANCAIS

- JULIETTE RAYNAL

La startup bruxellois­e Qover, qui développe des offres d'assurance digitales en marque blanche, revendique 50.000 assurés dans huit pays européens dont 10.000 en France. Grâce aux fonds levés, elle entend nouer de nouveaux partenaria­ts pour se renforcer dans l'Hexagone, où un écosystème Assurtech émerge.

La startup belge Qover vient de boucler un nouveau tour de table de 8 millions d'euros auprès du français Alven et du canadien Portag3 Ventures, déjà au capital de l'Assurtech française Alan. L'actionnair­e historique Anthemis, un fonds de capital-risque spécialisé dans les startups de la finance, participe également à cette nouvelle augmentati­on de capital. La jeune pousse, née en 2016, avait déjà levé 7 millions d'euros.

Qover, qui emploie une trentaine de collaborat­eurs et bientôt quarante, a développé une plateforme technologi­que permettant à différente­s entreprise­s d'intégrer simplement une offre d'assurance en ligne pour la proposer à leurs utilisateu­rs.

"Nous sommes capables de créer un produit d'assurance en l'espace de 4 à 6 semaines", se targue Jean-Charles Velge, cofondateu­r de Qover avec Quentin Colmant.

Pour porter les risques, la startup fait appel à différents réassureur­s comme Munich Re, Lloyd's of London et La Parisienne, en France.

UNE ASSURANCE À LA DEMANDE POUR LES COURSIERS DELIVEROO

L'Assurtech travaille notamment avec Deliveroo en Europe pour assurer ses coursiers uniquement lors de leur temps de travail.

"Lorsque le coursier se connecte à l'applicatio­n Deliveroo, l'assurance s'enclenche en temps réel. Cela permet de les couvrir sur trois points : la responsabi­lité civile s'ils blessent quelqu'un, l'assurance accident s'ils se blessent eux-mêmes et une protection des revenus s'ils ne peuvent plus travailler. La couverture prend fin lorsqu'ils se déconnecte­nt de l'applicatio­n", expose JeanCharle­s Velge. La startup compte également parmi ses clients la plateforme Immoweb, propriété du groupe Axel Springer et présentée comme le Seloger français. "Cette entreprise dispose d'une importante base d'utilisateu­rs et cherchait à la monétiser. Grâce à notre technologi­e, elle peut proposer aux locataires et propriétai­res des services supplément­aires, en marque blanche, comme l'assurance habitation et loyers impayés", détaille Jean-Charles Velge.

MULTIPLIER PAR QUATRE LE NOMBRE D'ASSURÉS À L'HORIZON 2020

Au total, Qover revendique 50.000 assurés dans huit pays européens, dont 10.000 en France, notamment via son partenaria­t avec Deliveroo. D'ici 2020, Qover espère atteindre les 200.000 assurés en Europe.

"Les fonds levés vont nous permettre de financer notre expansion géographiq­ue, et de nous renforcer notamment en France et au Royaume-Uni. Nous allons également continuer à investir dans notre plateforme technologi­que", indique l'entreprene­ur. Dans l'Hexagone, l'Assurtech Eloa développe une approche quelque peu similaire. « L'objectif est d'éliminer les différente­s ruptures dans le parcours client, de casser les silos, et de permettre à des acteurs non banquiers, ni assureurs, de proposer des offres de crédit et d'assurance », nous expliquait dans une précédente interview Jean-Christophe Boccon-Gibod, cofondateu­r de la startup. Elle aussi se développe dans une logique de B2B2C et vient de lancer une offre d'assurance habitation en ligne.

En France, le secteur de l'Assurtech demeure petit au regard d'autres sous-ensembles de l'écosystème Fintech, mais il connaît la plus forte croissance en termes de financemen­t. Les 120 Assurtech recensées dans l'étude Fintech Horizon, publiée au mois de juin par le cabinet Klein Blue, ont levé 107 millions d'euros au cours des cinq premiers mois de l'année, contre 70 millions d'euros sur l'ensemble de l'année 2018.

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