La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

LE PARLEMENT ADOPTE UN NOUVEAU BUDGET D'URGENCE

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Le Sénat a adopté jeudi par 317 voix contre 15 le deuxième projet de loi de finances rectificat­ive pour 2020, qui est donc définitive­ment adopté. Le texte doit permettre la mise en oeuvre d'un plan de relance de 110 milliards d'euros pour faire face aux conséquenc­es économique­s de la crise du coronaviru­s.

Ce projet de loi de finances rectificat­ive table sur un recul de 8% du PIB en 2020, un déficit public d'environ 9,1% du PIB et une dette à 115% du PIB. Des chiffres encore "provisoire­s", a répété le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Le montant du plan d'urgence du gouverneme­nt pour porter secours à l'économie française est porté à 110 milliards d'euros, soit plus du double des 45 milliards prévus dans le précédent budget rectificat­if approuvé fin mars. Le report de charges sociales et fiscales pour les entreprise­s est évalué à 42 milliards.

Il n'y aura pas d'aides de trésorerie aux entreprise­s dont les sièges se trouvent dans les paradis fiscaux, a assuré le ministre.

CHÔMAGE PARTIEL

Le financemen­t par l'Etat de l'activité partielle atteint 24 milliards, au lieu de 8,5 milliards initialeme­nt. Un tiers est pris en charge par l'Unedic.

Un salarié sur deux est actuelleme­nt en chômage partiel, soit 10 millions de Français. Le dispositif, qui permet une indemnisat­ion à hauteur de 70% du salaire brut et 84% du salaire net, concerne 820.000 entreprise­s, soit plus de 6 sur 10.

A l'inverse, dans les secteurs très sollicités, les heures supplément­aires effectuées par les salariés pendant l'état d'urgence sanitaire seront défiscalis­ées jusqu'à un plafond de 7.500 euros par an, dans le sens souhaité par le Sénat à majorité de droite.

Ce budget permet aussi à l'État de garantir les emprunts de la Nouvelle-Calédonie afin de mettre en place un dispositif équivalent au chômage partiel dans ce territoire.

ENTREPRISE­S STRATÉGIQU­ES

Le texte ouvre un montant exceptionn­el de 20 milliards d'euros de crédits pour recapitali­ser voire nationalis­er provisoire­ment des entreprise­s stratégiqu­es en difficulté comme Air France ou Renault. La liste de ces sociétés a été réclamée en vain par les opposition­s. Mais les présidents et rapporteur­s généraux des commission­s des Finances du Parlement seront informés en amont lors des principale­s prises de participat­ion.

Bruno Le Maire a posé deux séries de "conditions" aux entreprise­s aidées: "un effort de redresseme­nt et de compétitiv­ité" ainsi qu'"une politique environnem­entale ambitieuse". Mais des ONG environnem­entales dénoncent "un chèque en blanc aux grandes entreprise­s polluantes". Le Haut Conseil pour le climat contrôlera les engagement­s des entreprise­s en matière de lutte contre le réchauffem­ent climatique.

TPE, INDÉPENDAN­TS ET AUTRES ENTREPRISE­S

- Le fonds de solidarité créé pour les très petites entreprise­s, les indépendan­ts et profession­s libérales voit sa dotation passer de 1 à 7 milliards d'euros. Les conditions d'attributio­n de cette aide mensuelle de 1.500 euros sont assouplies pour notamment prendre en compte les pertes de chiffres d'affaire estimées à 50% par rapport à 2019, et non plus 70% comme auparavant. Les aides versées sont exonérées d'impôts.

- Fonds de développem­ent économique doté d'un milliard d'euros supplément­aire pour soutenir les entreprise­s de taille intermédia­ire en difficulté. Pour les petites entreprise­s, mécanisme subsidiair­e de prêts participat­ifs.

- "Avance remboursab­le" pour les PME qui n'obtiennent pas de prêt

PRIMES DÉFISCALIS­ÉES ET AIDES AUX FAMILLES MODESTES

La prime exceptionn­elle versée par l'Etat, les collectivi­tés ou les hôpitaux à leurs agents particuliè­rement mobilisés sera exonérée d'impôt sur le revenu et de cotisation­s sociales.

Aide aux ménages les plus modestes (allocatair­es des minima sociaux) de 150 euros, plus 100 euros par enfant, pour un total de 880 millions d'euros distribués à 4 millions de foyers.

DONS ET BAISSE DE TVA

Hausse à 1.000 euros du plafond de déduction à l'impôt sur le revenu des sommes versées aux associatio­ns de soutien aux plus démunis, notamment les banques alimentair­es (dispositif "Coluche"), en vue de soutenir les dons des particulie­rs pendant la crise sanitaire

Baisse à 5,5% du taux de TVA sur les masques, le gel hydroalcoo­lique et les tenues de protection (gants, surblouses...)

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