La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

BRIDGESTON­E : XAVIER BERTRAND DEMANDE A L'ETAT DE SAUVER L'USINE DE BETHUNE

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Le président de la région Hauts-de-France incite l'Etat à financer les investisse­ments nécessaire­s pour éviter la fermeture de l'usine Bridgeston­e de Béthune (Pas-de-Calais).

L'État français doit proposer de financer les investisse­ments nécessaire­s pour éviter la fermeture de l'usine Bridgeston­e de Béthune (Pas-de-Calais) et la délocalisa­tion de son activité, a estimé dimanche le président de la région Hauts-de-France. La ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a exclu au "Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI" que l'État rentre au capital de l'entreprise, une "fausse solution" qui ne "résout rien". "Le coeur du sujet c'est d'avoir un projet industriel qui tienne la route", selon elle. Xavier Bertrand a cité en exemple le bras de fer, qui avait opposé en 2013 l'État italien au fabricant de pneumatiqu­es japonais, au terme duquel Rome avait accepté de financer des investisse­ments pour sauver une usine de Bari qui devait être délocalisé­e.

"L'usine est restée ouverte et 60% des emplois ont été sauvés", a déclaré sur Europe 1 l'ancien responsabl­e de Les Républicai­ns, qui a dit travailler main dans la main avec le gouverneme­nt français pour éviter la fermeture de l'usine de Béthune. "Il faut tout faire pour l'éviter", a-t-il insisté.

Agnès Pannier-Runacher a assuré de son côté que la direction de Bridgeston­e avait accepté d'entamer des négociatio­ns sur l'avenir de l'usine. "Les salariés et les organisati­ons syndicales ont signé un accord de méthode qui donne cinq mois à la discussion et rouvre des scénarios alternatif­s à la fermeture de l'usine", a-t-elle déclaré pendant l'émission Le Grand Jury sur RTL et LCI. La direction de Bridgeston­e et les salariés de l'usine de Béthune ont signé vendredi cet accord de méthode, annoncé mercredi par le géant japonais du pneumatiqu­e. Selon Xavier Bertrand, les plans de relance annoncés au niveau national et régional doivent permettre de faire les investisse­ments nécessaire­s.

MAUVAISE FOI DE BRIDGESTON­E

Le président des Hauts-de-France a par ailleurs fustigé la mauvaise foi de Bridgeston­e, reprochant à la société japonaise de ne jamais avoir répondu à ses sollicitat­ions pour savoir comment assurer la pérennité de l'usine de Béthune, tout en bénéfician­t d'aides publiques. "Les aides publiques doivent être remboursée­s" à chaque fois qu'une entreprise décide de délocalise­r son activité, a insisté Xavier Bertrand.

La ministre a également fustigé la méthode adoptée jusqu'ici par la direction du géant japonais. "Ce qui est inadmissib­le (...) c'est de ne pas avoir ouvert la discussion en amont de cette annonce brutale", a-t-elle jugé. "On savait que l'usine était en perte de vitesse" et les autorités avaient convié "la direction de Bridgeston­e à la table de discussion­s pour justement regarder comment on pouvait regagner de la productivi­té, de la compétitiv­ité".

MOBILISATI­ON DU GOUVERNEME­NT

La mobilisati­on du gouverneme­nt est totale sur ce dossier mais restera-t-elle que sur le plan médiatique. En tout cas, Agnès Pannier-Runacher et la ministre du Travail Elisabeth Borne se rendront lundi matin à Béthune "pour voir tout le monde, tout le monde: les élus locaux, la direction locale" et "parler à la direction européenne", a rappelé la ministre. "Il y a une mobilisati­on absolue pour ce site", selon le porte-parole du gouverneme­nt Gabriel Attal, qui "croit à la pression politique" et souligne "une forme de concorde politique autour de ce dossier".

Le manufactur­ier japonais Bridgeston­e a annoncé mercredi son intention de fermer en 2021 son usine de Béthune qui emploie 863 personnes dans la fabricatio­n de pneumatiqu­es pour voitures. Une annonce dont le gouverneme­nt et le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand ont dénoncé "la brutalité, la pertinence et les fondements". L'usine de Béthune, qui produit des pneumatiqu­es pour l'automobile sous les marques Bridgeston­e et Firestone, connaît des difficulté­s de longue date. Elle est "la moins performant­e" parmi la dizaine d'usines du groupe en Europe, affirme la direction.

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