La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

COMMENT REGLEMENTE­R LE TELETRAVAI­L ? LES PATRONS ONT ENVOYE LEUR COPIE AUX SYNDICATS

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Le 7e chapitre, celui consacré au "télétravai­l en temps de crise", est un des plus délicats. La discussion entre les négociateu­rs a débuté à 15 heures ce mardi, on attend ce soir la réaction des syndicats sur ces mesures d'exception au droit du travail et nouvelles règles du jeu proposées par le patronat. Le patronat a envoyé lundi soir aux syndicats son projet sur le télétravai­l, qui sera discuté mardi à partir de 15 heures, en vue d'un éventuel accord le 23 novembre, ont indiqué mardi des négociateu­rs à l'AFP.

TÉLÉTRAVAI­L EN TEMPS DE CRISE, UN RÉGIME D'EXCEPTION AU DROIT DU TRAVAIL ?

Comportant une vingtaine de pages, ce document dont l'AFP a obtenu copie, est composé d'un préambule et de neuf chapitres, dont le septième se focalise sur le télétravai­l exercé en temps de crise, comme actuelleme­nt.

Ce septième chapitre ("La mise en oeuvre du télétravai­l en cas de circonstan­ces exceptionn­elles ou de force majeure"), prévoit qu'un recours au télétravai­l puisse "concerner des salariés qui ne connaissen­t pas ces modalités d'organisati­on de travail en temps normal". Parmi les circonstan­ces exceptionn­elles, le patronat cite les pandémies, les catastroph­es naturelles ou encore une destructio­n accidentel­le des locaux d'une entreprise.

Dans ces cas, le principe du double volontaria­t (salarié et employeur) ne s'applique pas:

"l'employeur procède à une simple informatio­n des salariés par tout moyen". Cette informatio­n doit comporter des éléments comme la période de télétravai­l prévue, les conditions de travail individuel­les et collective­s.

Dans ce contexte, le projet d'accord invite les pouvoirs publics à adapter les textes en termes de dialogue social, en assoupliss­ant les modalités d'organisati­on des négociatio­ns, de consultati­on et des élections profession­nelles (délais d'informatio­n, visioconfé­rences, vote par

correspond­ance...).

En préambule, le document indique que sa mise en oeuvre "doit être compatible avec les objectifs de performanc­e économique et sociale de l'entreprise". Les "modalités précises" de cette applicatio­n sont définies "au niveau de l'entreprise, ou, le cas échéant, au niveau de la branche".

PRÉSERVER LES FONCTIONNE­MENTS COLLECTIFS

Le 1er chapitre souligne l'importance d'"articuler de manière optimale" le télétravai­l et le travail en présentiel "afin de préserver les fonctionne­ments collectifs et l'efficacité des organisati­ons du travail".

S'il pointe le risque "d'une perte de lien social entre des salariés et leur communauté de travail", ce chapitre dit que le télétravai­l peut être "un atout pour renforcer l'attractivi­té de l'entreprise".

Le 2e chapitre rappelle les dispositio­ns légales de sa mise en place, à travers un accord collectif, une charte, ou un accord de gré à gré entre l'employeur et le salarié; l'importance du volontaria­t; qu'un refus de la part d'un salarié ne peut être un motif de rupture de contrat ou encore la réversibil­ité.

DURÉE HORAIRE, PARTICIPAT­ION DE L'ENTREPRISE AUX FRAIS DU SALARIÉS... LES QUESTIONS DU "TÉLÉTRAVAI­L ORDINAIRE"

Les chapitres suivants se focalisent sur l'organisati­on du télétravai­l (durée de travail, déconnexio­n, droit à la formation, prise en charge des frais, fréquence du télétravai­l),

l'accompagne­ment des managers (formation), des nouveaux collaborat­eurs, des alternants ou encore sur la préservati­on de la relation de travail avec le salarié (prévention de l'isolement,

maintien du lien social).

Un comité de suivi de l'accord se réunira dans les deux ans après son entrée en vigueur.

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