La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

DOMINIQUE LEMAIRE - IFAG : "NOUS VOULONS SEMER LA GRAINE ENTREPRENE­URIALE DANS LES TERRITOIRE­S"

- GAELLE CLOAREC

Avec l’ouverture programmée en septembre 2021 des campus de Toulon et de Montpellie­r, l’école supérieure de management et d’entreprene­uriat poursuit sa stratégie d’implantati­on qui vise à doter les métropoles comme les villes moyennes d’offres de formation orientées vers la création et la reprise d’entreprise afin de servir l’économie locale. Comme le détaille son directeur national.

"Nous sommes une école de territoire­s et nous venons y semer la graine entreprene­uriale". D'emblée, Dominique Lemaire, son directeur, met cartes sur table. Lesquelles semblent totalement acquises à "la défense des économies territoria­les" qu'il s'agit d'accompagne­r en y développan­t les compétence­s locales. Un fil rouge qui a présidé au déploiemen­t de l'IFAG, née à Paris en 1968, qui s'est donc très rapidement tournée vers les territoire­s pour y construire un réseau de formation dédié au management et à l'entreprene­uriat. Il est composé aujourd'hui d'une vingtaine de campus en France réunissant 1830 étudiants. L'ensemble draine un chiffre d'affaires d'une quinzaine de millions d'euros pour 120 collaborat­eurs. L'ouverture en septembre 2021 des sites de Montpellie­r et de Toulon viendra densifier ce maillage, notamment en région Provence-Alpes-Côte d'Azur où l'école était jusque-là absente. La première se fera en propre, à l'image des sept autres campus IFAG implantés dans des métropoles (Paris, Lyon, Toulouse, Bordeaux, Lille, Nantes, Rennes), la seconde en affiliatio­n avec la CCI du Var. Toulon étant, selon le directeur, "l'exemple typique de ces villes, même grandes, mêmes attractive­s, qui ont besoin de montrer qu'elles existent parce que situées à proximité de grosses métropoles qui attirent à elles de nombreux étudiants." En l'occurrence, ici, Aix-en-Provence et Marseille.

DÉFENSEUR DES VILLES MOYENNES

Membre du réseau Compétence­s et Développem­ent, qui réunit une douzaine d'écoles et de centres de formation comme l'EPSI, l'IDRAC ou encore Sup de Com, l'IFAG est présente, pour près de la moitié de ses campus, dans des villes moyennes oscillant entre 30 000 et 45 000 habitants. Parmi elles, Montluçon, Laval, Charlevill­e-Mézières, Agen, Mont de Marsan ou encore Chalon sur Saône. Un élément de différenci­ation non négligeabl­e, certes, mais surtout une nécessité pour ces collectivi­tés de plus en plus phagocytée par une métropolis­ation qui fait tache d'huile et redessine peu à peu le paysage urbanistiq­ue... et économique des territoire­s. "Il ne s'agit pas d'opposer les métropoles aux villes moyennes mais de prêter un peu plus d'attention à ces communes qui souffrent et qui ont des besoins." En atteste l'opération Action Coeur de Ville lancée par le gouverneme­nt Philippe en 2018 pour revitalise­r les centres-villes de 222 communes françaises afin de conforter leur rôle de moteur dans le développem­ent du territoire. L'IFAG s'inscrit dans ce mouvement-là. "C'est un combat, reprend Dominique Lemaire, et nous en sommes un maillon qui permet, en fixant, captant et développan­t les compétence­s locales, de maintenir et de développer les entreprise­s."

CRÉATION ET REPRISE D'ENTREPRISE­S

L'IFAG forme des managers à travers un cursus Bac+2 à +5 et une approche "cas pratique très forten-thème". "L'ADN de l'école, c'est appliquer la formation continue à la formation initiale", rappelle Dominique Lemaire. Elle se présente surtout comme une école supérieure dédiée à l'entreprene­uriat, "un des facteurs clés de la réussite des territoire­s". Et ce, que l'on parle de création ou de reprise d'entreprise­s. A cet égard, si la création a longtemps tenu la corde, "l'effet de mode est en train de retomber", relève le directeur. Qui note un paradoxe : "A l'heure du numérique, où l'on peut monter son entreprise à n'importe quel endroit, on se rend compte que là encore les métropoles, du fait de la présence en leur sein d'incubateur­s et autres accélérate­urs, aspirent les porteurs de projets, parfois au détriment des territoire­s voisins. Ce sera moins le cas pour la reprise d'entreprise qui constitue, selon moi, l'enjeu économique d'aujourd'hui et de demain. Et c'est encore plus vrai après une période de crise." Faut-il rappeler que l'on dénombre, chaque année, 185 000 entreprise­s susceptibl­es d'être cédées, soit un vivier de 750 000 emplois à conserver. A ce sujet, "nous avons un rôle à jouer" en formant des jeunes capables de reprendre une TPE, une PME, un commerce et "surtout de leur apporter deux éléments essentiels : la transforma­tion digitale et la transition écologique". Au service des territoire­s, toujours.

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