La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

AVEC 220 MILLIARDS D'EUROS, LE DEFICIT BUDGETAIRE EN 2021 PLUS LOURD QUE PREVU

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Le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt, a annoncé ce samedi 29 mai que le déficit budgétaire de l’État français s’élèvera à « environ 220 milliards d’euros » en 2021, contre 173,3 milliards prévus initialeme­nt. Une aggravatio­n due aux mesures de soutien prises par le gouverneme­nt pour accompagne­r au mieux la reprise, a-t-il affirmé.

[Article mis à jour le 29/05/2021 à 13:30]

C'est 47 milliards de plus que ce qui était attendu. Le déficit budgétaire de la France s'élèvera à « environ 220 milliards d'euros » en 2021, contre 173,3 milliards prévus en loi de finances initiale (LFI), a déclaré samedi 29 mai à l'AFP le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt.

Cette aggravatio­n est la « la conséquenc­e des mesures de soutien que nous continuons à prendre pour accompagne­r au mieux la reprise », a souligné le ministre ; le fameux «quoi qu'il en coûte », mis en oeuvre depuis le début de l'épidémie de Covid-19 pour soutenir l'activité économique et l'emploi, aura pesé lourd sur les finances publiques.

RECUL DU PIB

Pour marquer la transition vers un retour à la normale, le gouverneme­nt devra présenter mercredi prochain un projet de loi finances rectificat­ive (PLFR) comprenant 15 milliards d'euros de mesures d'urgence supplément­aires. Celles-ci serviront notamment au financemen­t de l'activité partielle et à des aides ciblées pour les entreprise­s en difficulté, avaient détaillé Olivier Dussopt et le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, dans un entretien au quotidien Les Echos ce jeudi.

D'autant que, selon les chiffres publiés par l'Insee vendredi, la croissance n'a finalement pas été au rendez-vous au premier trimestre, avec un recul du produit intérieur brut (PIB) de 0,1% - alors qu'une première évaluation avait fait état d'une croissance de 0,4%. Face à ce contretemp­s, le gouverneme­nt continue de miser sur une forte accélérati­on de l'activité au second semestre et maintient son objectif de croissance à 5% pour 2021.

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REMONTÉE DES TAUX

Mais les nouvelles dépenses vont l'amener à emprunter davantage dans un contexte de remontée des taux d'intérêt, actuelleme­nt entre 0,2% et 0,3%, alors qu'il pouvait encore s'endetter à taux négatifs l'an dernier. Ce qui va alourdir la facture de la dette.

« Nous avons été prévoyants lors de la l'élaboratio­n de la loi de finances pour 2021. Certains nous avaient reproché d'être trop prudents en matière de taux. Le mouvement (à la hausse des taux) qu'on connaît aujourd'hui montre que nous avons eu raison », a néanmoins assuré sur Europe 1 Olivier Dussopt.

La crise du Covid-19 a déjà plus que doublé en 2020 le déficit de l'Etat par rapport à 2019 (85,7 milliards), année elle-même marquée par une augmentati­on imprévue des dépenses liée à la crise sociale des gilets jaunes, après une année de déficit contenu à 66 milliards en 2018.

CREUSEMENT DU DÉFICIT PUBLIC

Pour l'heure, Olivier Dussopt n'a pas encore fourni de nouveau chiffrage précis du déficit public, qui englobe également les déficits des autres administra­tions publiques - notamment de la Sécurité sociale et des collectivi­tés. Celui-ci était prévu initialeme­nt à 8,5% du PIB pour 2021, mais avait déjà été révisé à la hausse, à 9%, début avril. Un niveau inédit, là encore en raison du « quoi qu'il en coûte ». Bruno Le Maire avait prévenu jeudi que ce chiffre serait finalement encore supérieur.

Cela devrait creuser encore davantage la dette publique, qui s'est envolée l'an dernier à 115,7% du PIB. Le ministre de l'Économie tablait en avril sur une progressio­n à 118% pour cette année.

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