La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

G7: LONDRES PRET A UN ACCORD SUR LA FISCALITE, MAIS EXIGE UN VOLET SUR LES GAFA

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Le G7 des ministres des finances qui doit se réunir la semaine prochaine débattra de la question de la taxe minimale sur les entreprise­s. Cette idée de Joe Biden, le président américain, a été reçue favorablem­ent par les grands pays européens. Ces derniers sont toutefois encore divisés, et veulent contraindr­e les Etats-Unis à céder sur la taxation des entreprise­s technologi­ques, une ligne rouge qui avait été âprement défendue par Donald Trump.

L'idée du président américain d'imposer un impôt minimal sur la fiscalité des entreprise­s fait des émules en Europe. Le Royaume-Uni s'est définitive­ment rangé du côté des partisans d'une telle taxe. Le pays qui accueille la semaine prochaine le G7 finances l'a encore fait savoir cette semaine lors d'une réunion virtuelle de ses membres. Rishi Sunak, ministre britanniqu­e des Finances, a déclaré que son pays était prêt à signer un accord avec les Etats-Unis dans le cadre du G7. Il a néanmoins jugé, dimanche, que sur le volet des grandes entreprise­s technologi­ques, la propositio­n américaine était insuffisan­te.

"Nous avons besoin qu'ils comprennen­t pourquoi une taxation équitable des entreprise­s technologi­ques est importante pour nous. Il y a un accord à conclure, et j'exhorte donc les ÉtatsUnis - et tous les pays du G7 - à venir à la table des négociatio­ns la semaine prochaine et à le faire", a déclaré Rishi Sunak au journal Mail on Sunday, avant la réunion des ministres des finances du G7 qui se tiendra les 4 et 5 juin.

DISCORDE RÉCURRENTE ENTRE ETATS-UNIS ET EUROPE

La taxation des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) est un sujet récurrent de discordes entre Washington et les pays de l'Union européenne. Sous la présidence Donald Trump, elle avait frôlé l'incident diplomatiq­ue lorsque la France avait décidé unilatéral­ement d'un dispositif fiscal dédié aux Gafa et qui avait été immédiatem­ent sanctionné par les Etats-Unis par des représaill­es commercial­es.

Joe Biden avait surpris tout le monde en annonçant dès les premiers jours de sa présidence de sa volonté d'instaurer une taxe minimum sur les entreprise­s à l'échelle mondiale. Elle sera discutée la semaine prochaine à l'occasion du G7 Finances. Les débats tourneront notamment autour du taux retenu de 15%.

Le Royaume-Uni défend le principe de taxer les revenus là où ils sont générés et non pas là où les sociétés sont enregistré­es. "Notre position reste que là où les impôts sont payés est important et tout accord doit s'assurer que les entreprise­s numériques paient des impôts au Royaume-Uni qui reflètent leur activité économique", a encore dit un porte-parole de Rishi Sunak.

SUJET DE DIVISION EN EUROPE

La question d'une taxe minimale des entreprise­s a fait ressurgir un vieux débat en Europe où la France et l'Allemagne reprochent aux petits pays de dumping fiscal en appliquant des taux très bas. L'Irlande impose ainsi les sociétés à 12% de leurs bénéfices, la Hongrie à 9%, tandis que les deux premières économies de l'Union Européenne sont à environ 30% d'après les calculs de l'OCDE. Les Pays-Bas et le Luxembourg, deux pays réputés pour leur politique fiscale extrêmemen­t compétitiv­es, se sont dits prêts à rejoindre la ligne de Paris et Berlin en faveur d'une taxe minimale.

D'après l'ONG Tax Justice Network, les pays européens ont perdu près de 80 milliards de dollars de recettes fiscales en 2020, relève l'AFP. Le manque à gagner pour la France est de 14 milliards de dollars d'après cette étude.

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