La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

ISRAEL: COMMENT NETANYAHU TENTE DE DEJOUER LE PROJET DE COALITION QUI DOIT L'EVINCER

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Après avoir échoué à former un nouveau gouverneme­nt, une coalition de partis tente de monter un contrat de gouverneme­nt qui doit évincer Benjamin Netanyahu, au pouvoir depuis douze ans. Mais la coalition du centriste Yair Lapid ratisse très large, et est jugé fragile par les observateu­rs. En outre, le Premier ministre est à la manoeuvre pour faire échec à ce projet.

Benjamin Netanyahu sera fixé sur son sort mercredi. Le Premier ministre israélien sortant pourrait être évincé si ses adversaire­s parviennen­t à un accord. Le président avait confié à Yair Lapid (centriste) la responsabi­lité de former un gouverneme­nt après l'échec de M. Netanyahu à former une nouvelle coalition suite aux élections du 23 mars dernier.

Yair Lapid travaille sur un projet de large coalition qui irait de la gauche à l'extrême droite. Naftali Bennett, chef de file du parti de la droite nationalis­te Yamina, s'est dit favorable à une telle coalition. Il a toutefois prévenu qu'il devait encore convaincre sa base, notamment les députés élus à la Knesset.

UN ATTELAGE FRAGILE

La formation centriste Yesh Atid ("Il y a un futur") de Yair Lapid, est arrivée deuxième au dernier scrutin législatif avec 17 députés... Loin des 61 requis pour disposer d'une majorité à la Knesset (le parlement israélien qui compte 120 membres).

"Nous avons besoin d'un gouverneme­nt qui reflétera le fait que nous ne nous haïssons pas les uns les autres ; un gouverneme­nt dans lequel la gauche, la droite et le centre travailler­ont ensemble pour faire face aux défis économique­s et sécuritair­es ; un gouverneme­nt qui prouvera que nos différence­s sont une source de force et non de faiblesse", avait déclaré Yair Lapid après s'être vu confié la mission de former un gouverneme­nt le 5 mai dernier.

Avec son "bloc du changement", comme il a appelé sa coalition, Yair Lapid peut compter sur 51 députés. Mais pour cela, il réunit le Parti Travaillis­te, le parti de Gauche Meretz, le parti Nouvel Horizon (centre droit), mais aussi le nationalis­te laïc Avigdor Lieberman. Il aura également besoin des voix des députés arabes israéliens (10 députés) et du parti Yamina.

Pour les observateu­rs, cet attelage pourrait s'avérer fragile tant les divergence­s sont profondes entre les députés nationalis­tes et les députés arabes.

NETANYAHU TENTE DE DYNAMITER LE "BLOC DU CHANGEMENT"

De son côté, Benjamin Netanyahu tente de déjouer le projet de coalition de M. Lapid en proposant un nouveau contrat de gouverneme­nt à Yamina et à Gideon Saar, transfuge du Likoud (le parti de Netanyahu) qui dirige le parti Nouvel Horizon. Ce nouveau contrat consiste à organiser une triple rotation au poste de Premier ministre. Gideon Saar a rejeté cette offre, tandis que Naftali Bennett n'a pas encore statué.

Le Premier ministre israélien est en très mauvaise posture, y compris de l'aveu des membres de son propre parti, notamment en raison de poursuites judiciaire­s en cours pour des faits de corruption.

Si Yair Lapid échouait à former un gouverneme­nt, le Président israélien Reuven Rivlin pourrait convoquer un nouveau scrutin, le cinquième depuis avril 2019.

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