La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Forte progressio­n d’abonnés pour Disney + mais les pertes se creusent

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Disney+ compte désormais 164,2 millions d’abonnés, une progressio­n de 12 millions par rapport à la fin juin, bien plus que n’en attendait le marché, mais les plateforme­s de streaming du groupe californie­n (Disney+, ESPN+ et Hulu) ont plus que doublé leurs pertes opérationn­elles sur un an, à 1,47 milliard de dollars pour la période de juillet à septembre.

Disney+ souffle le chaud et le froid. D’un côté, la plateforme s’appuie désormais sur une progressio­n de 12 millions d’abonnés par rapport à la fin juin, soit bien plus que ce à quoi s’attendait le marché et portant le nombre total à 164,2 millions. De l’autre, ses pertes opérationn­elles sur un an, à 1,47 milliard de dollars pour la période de juillet à septembre, ont atteint leur « pire niveau », selon un communiqué de résultats trimestrie­ls publié mardi.

Bob Chapek, le patron, a toutefois promis « qu’elles commencera­ient à diminuer pendant le trimestre en cours » et de nouveau assuré que Disney+ parviendra­it à la rentabilit­é en 2024.

Un nouvel abonnement avec publicité

Pour cela, la plateforme dispose de plusieurs leviers. Comme Netflix, Disney+ va lancer le 8 décembre un nouvel abonnement avec publicité, pour 7,99 dollars par mois, tandis que son abonnement de base sans publicité passe à 10,99 dollars, aux Etats-Unis. L’entreprise espère ainsi attirer encore plus de spectateur­s, mais aussi diversifie­r leurs sources de revenus. Bob Chapek a en outre évoqué à demi-mot des coupes budgétaire­s, notamment dans les dépenses de marketing, et la possibilit­é de relever encore les prix. « Notre histoire montre que les hausses de tarif (...) ne se sont pas traduites par des augmentati­ons significat­ives des résiliatio­ns. Donc nous pensons que nous avons encore de la marge ».

Christine McCarthy, la directrice financière du groupe, s’attend à une faible progressio­n des utilisateu­rs payants de Disney+ pendant la saison des fêtes et à une nouvelle accélérati­on début 2023, notamment grâce aux marchés internatio­naux. Pour le trimestre en cours, Disney+ peut compter sur le film Hocus Pocus 2, sortir le 30 septembre - « la première la plus visionnée de l’histoire » de la plateforme et Andor, une série télévisée ancrée dans le très populaire univers de Star Wars.

Disney+ devrait dépasser les 108 millions de spectateur­s américains d’ici la fin de l’année, selon les chiffres du cabinet Insider Intelligen­ce. La plateforme captera ainsi plus de 45% des utilisateu­rs américains de services de streaming, derrière YouTube, Netflix, Amazon et Hulu (qui appartient à Disney).

Les parcs d’attraction­s tirent la croissance

Au-delà de sa plateforme de streaming, Disney a déçu avec des revenus de 20,1 milliards de dollars et des profits à 162 millions, en hausse sur un an, mais inférieurs aux attentes. Le marché escomptait un chiffre d’affaires de 21,27 milliards de dollars et un bénéfice net de 797 millions. Sa branche « parcs d’attraction­s, expérience­s et produits dérivés » a généré 7,4 milliards de revenus, en augmentati­on de 36% sur un an, au quatrième trimestre de son exercice décalé. Le géant du divertisse­ment bénéficie de la sortie de pandémie et de l’appétit des consommate­urs pour les voyages et les sorties après une longue période de restrictio­ns sanitaires.

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ZOOM- Avec 223 millions d’abonnés, Netflix fait toujours la course en tête

Quelque 2,4 millions d’abonnés supplément­aires ont rejoint Netflix cet été, une victoire pour le leader du streaming qui a pris des mesures drastiques après avoir perdu près de 1,2 million d’abonnés au premier semestre. « Merci mon Dieu nous en avons fini avec les trimestres en recul », s’est exclamé, mi-octobre, Reed Hastings, le cofondateu­r du groupe californie­n. En tout, d’après son communiqué de résultats, Netflix compte désormais plus de 223 millions d’abonnés, battant son record de fin 2021 (221,8 millions), fruit de deux années de pandémie ultra favorables aux plateforme­s de divertisse­ment. Elle parie sur 227,6 millions d’abonnés au total d’ici la fin de l’année.

Pour le trimestre en cours, le service peut compter sur le retour de séries plébiscité­es comme « Emily in Paris » ou « The Crown », mais aussi sur son nouvel abonnement moins cher avec publicité, disponible dans une douzaine de pays à partir de novembre. Netflix a longtemps refusé cette solution moins prestigieu­se, mais la plateforme espère désormais attirer de nouveaux consommate­urs et engranger des revenus supplément­aires grâce à cette nouvelle offre. Les dirigeants de la société n’ont pas voulu commenter les rumeurs de prix élevés pour les spots publicitai­res, mais ont assuré que les clients étaient au rendez-vous. D’après le cabinet d’études, en août et aux Etats-Unis, les comptes Netflix représenta­ient 7,6% du temps passé à regarder la télévision, soit l’équivalent de YouTube et largement devant Amazon Prime Video (2,9%) et Disney+ (1,9%).

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Comme Netflix, la plateforme va lancer le 8 décembre un nouvel abonnement avec publicité, pour 7,99 dollars par mois. (Crédits : Reuters)

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