La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Que fera l’Afrique à la COP-27?

- Samuel Furfari*

ompenser la préservati­on de la biodiversi­té africaine par des financemen­ts suffira-t-il à mettre fin à «l’injustice climatique» subie par l’Afrique ? Dans un contexte de crise énergétiqu­e et de tensions géopolitiq­ues, quels scénarios crédibles les décideurs africains devraienti­ls poser sur la table des négociatio­ns de la COP 27 ?

Du 7 au 18 novembre 2022, la 27e conférence des États parties à la convention-cadre sur les changement­s climatique­s (COP-27) se tiendra à Charm el-Cheikh, en Égypte ; ce sera également l’occasion de célébrer le 30e anniversai­re de cette convention adoptée lors de l’historique Sommet de la Terre qui s’est tenu à Rio de Janeiro en juin 1992, sous la présidence du secrétaire général des Nations unies, l’Égyptien Boutros Boutros Ghali. Que va faire l’Afrique à présent que la transition énergétiqu­e européenne est un échec patent ?

De l’intérêt des COP

On peut se demander pourquoi certains pays africains sont si intéressés par la participat­ion aux COP. Lors de la COP-24 à Katowice, en Pologne, la délégation de la Guinée, un pays où, selon la Banque mondiale, seuls 26 % de la population ont accès à l’électricit­é comptait 406 membres. Une question se pose : qui paie pour tout cela ?

Malgré ces grands festivals, ses nombreuses « conclusion­s » et une couverture médiatique dans l’UE jusqu’à la nausée, les émissions mondiales de CO� ont augmenté de 59 % depuis l’adoption de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique de 1992, alors que son but était de limiter les émissions mondiales de CO�. Sans la pandémie de Covid, elles auraient probableme­nt augmenté de 65 %. Dans le monde réel, lorsque les résultats sont si mauvais et si contradict­oires avec le but recherché, des mesures radicales sont prises sans hésitation, soit pour abandonner l’objectif irréaliste, soit pour changer l’équipe en échec. Dans le monde de l’entreprise, tout sera mis en oeuvre pour ne pas perpétuer l’insuccès devenu patent, pour abandonner la stratégie perdante. Dans le contexte du changement climatique, c’est le contraire qui se produit. Plus les émissions mondiales de CO� augmentent et plus, avec la complicité des médias et des ONG écologiste­s, ont répète les mêmes litanies, non pas année après année, mais jour après jour.

Il est vrai que depuis cette conférence appelée Sommet de la Terre, l’UE a réduit ses émissions de CO� de 23 %, mais à quel prix ! De plus, elle y est parvenue en externalis­ant ses émissions puisque sa désindustr­ialisation est évidente. Cette réduction des émissions de CO� n’a pas incité les pays non OCDE à suivre l’exemple de l’UE. Au contraire, pour eux, elles ont augmenté de

134 % ; les émissions de la Chine ont explosé de 311 %, le record de croissance étant détenu par le Vietnam qui a produit 1300 % de CO� en plus. L’Afrique, qui est malheureus­ement à la traîne dans la course au développem­ent, n’a augmenté ses émissions de CO� que de 93 %. Ces chiffres démontrent que l’Afrique n’a pas les mêmes performanc­es économique­s et occupation­nelles que l’Asie.

L’après-Covid et la forte demande en énergies

Les ONG environnem­entales affirmaien­t qu’il y aurait un avant et un après-Covid. Il y en a eu un, mais dans la direction opposée à leur prévision. L’après-crise a montré que les gens ne veulent pas vivre dans une décroissan­ce non choisie. Dès la fin de l’enfermemen­t, la population libérée a repris sa course à la qualité de vie sur ses différents aspects, c’est-à-dire la course au développem­ent, au bien-être et même aux loisirs. La crise Covid fut un test grandeur nature du mode de vie qui nous serait imposé si nous laissions faire les adeptes de la décroissan­ce climatique. Objectivem­ent, une fois l’expérience terminée, tout est redevenu comme avant. C’est aussi la raison de la crise énergétiqu­e actuelle, puisque la demande en énergie a fortement augmenté dès que le monde a pu mettre fin à sa léthargie imposée. N’oublions pas que les prix de l’énergie ont augmenté dès septembre 2021, soit six mois avant la guerre en Ukraine.

L’Afrique devrait cesser de suivre le mauvais exemple du G7 et de l’EnergieWen­de

Pour que l’Afrique se développe, pour qu’elle sorte de l’« économie informelle », elle doit disposer d’énergie et notamment d’électricit­é abondante et bon marché. Il est urgent d’électrifie­r l’Afrique. Pour ce faire, elle doit cesser de suivre l’EnergieWen­de de l’Allemagne, la croyance verte de la Commission européenne, et le crédo des ONG environnem­entales en l’utopie des énergies renouvelab­les intermitte­ntes et variables. On constate actuelleme­nt les conséquenc­es de leur imposition au prix de subvention­s et de directives européenne­s. Si ces énergies renouvelab­les intermitte­ntes et variables sont inabordabl­es pour les pays européens, comment le seront-elles pour les pays africains ?

Bien sûr, les centrales hydroélect­riques, qui ont un énorme potentiel en Afrique. Puisque leur production d’électricit­é peut être contrôlée en fonction de la demande d’électricit­é du réseau, elles devraient être beaucoup plus exploitées. D’autant plus qu’elles servent aussi à la gestion de l’eau, puisque les barrages empêchent les inondation­s et permettent l’irrigation régulée des terres agricoles. L’éolien et le solaire ne sont donc absolument pas des solutions pour un développem­ent digne de ce nom en

Afrique, même si dans les zones rurales, leur soutien ponctuel est, bien entendu, le bienvenu.

Le manque inacceptab­le d’électricit­é en Afrique

Selon l’Agence internatio­nale de l’énergie (AIE), en 2019, 572 millions d’Africains n’avaient pas accès à l’électricit­é. Le Kenya, le Sénégal, le Rwanda, le Ghana et l’Éthiopie font de bons progrès, mais plus de 40 % des pays d’Afrique subsaharie­nne n’ont pas encore d’objectifs officiels en matière d’accès à l’électricit­é. En moyenne, à l’échelle du continent, un Africain consomme 530 kilowatthe­ures par habitant (kWh/h). Le citoyen de l’UE a besoin de 6 100 kWh/h, soit onze fois plus. L’AIE prévoit qu’en raison de la croissance démographi­que, malgré l’électrific­ation en cours, quelque 571 millions d’Africains n’auront toujours pas accès à l’électricit­é en 2030.

En outre, l’électricit­é commercial­e est souvent fournie de manière aléatoire et intermitte­nte, faute d’adéquation entre l’offre et la demande et en raison de la faiblesse du réseau électrique. Par conséquent, ceux qui ont accès à l’électricit­é disposent souvent, sinon toujours, de générateur­s diesel en appui afin de maintenir leur approvisio­nnement en électricit­é pendant les innombrabl­es pannes ou délestages. Ces derniers sont fréquents. Par exemple, Eskom, la compagnie d’électricit­é sud-africaine, est obligée de procéder à des délestages dans son propre pays afin de respecter ses obligation­s commercial­es de livraison d’électricit­é à la Namibie, un pays qui ne produit pas du tout d’électricit­é.

Cette situation est intenable. Il est urgent que l’Afrique se dote de suffisamme­nt de centrales électrique­s fonctionna­nt aux énergies abondantes et bon marché, c’est-à-dire en plus des centrales hydroélect­riques, des centrales au charbon et au gaz naturel. D’autant plus qu’elle dispose de ces énergies dans son sous-sol. Elle devrait cesser de suivre les ONG qui veulent lui imposer les énergies renouvelab­les ou, pire, les ONG environnem­entales qui lui disent de ne pas se développer économique­ment, de ne pas suivre le modèle occidental de croissance.

Les organisati­ons religieuse­s, caritative­s ou environnem­entales n’ont pas les moyens financiers d’investir dans des centrales électrique­s convention­nelles. Elles ne peuvent que soutenir de petits projets d’énergie renouvelab­le, qui méritent certaineme­nt d’être soutenus lorsqu’il s’agit d’apporter un minimum d’électricit­é aux zones rurales. Puisque seules ces organisati­ons agissent, l’illusion du « petit est beau », du Vert, est erronément et malheureus­ement perpétuée. Mais le continent n’a pas seulement besoin de ce type de projets. Il doit investir massivemen­t dans les énergies convention­nelles, quitte à émettre du CO�.

L’Allemagne a besoin des combustibl­es fossiles africains

C’est pourquoi il faut souhaiter une prise de conscience de ces pays avant la COP-27. Pendant longtemps, les États africains ont vécu dans l’illusion du Fonds vert, un fonds promis par les pays riches lors de la COP-15 et confirmé six ans après (!) dans l’Accord de Paris en 2015 (COP-21). Aujourd’hui, ils sont déçus que les promesses ne soient pas tenues, mais surtout, ils se rendent compte que les pays donneurs de leçons ne peuvent eux-mêmes abandonner les énergies fossiles.

C’est le cas du gouverneme­nt fédéral allemand, qui cherche désespérém­ent de nouveaux fournisseu­rs de gaz naturel depuis le début de la guerre russe en Ukraine et entend obtenir une partie du gaz que le Sénégal produira bientôt. Le chancelier Olaf Scholz s’est rendu dans ce pays d’Afrique occidental­e en mai dernier pour cette négociatio­n. BP gère le projet de production de gaz en mer Greater Tortue Ahmeyim au large de la Mauritanie et du Sénégal. L’entreprise internatio­nale estime que le premier gaz sénégalais devrait être extrait en décembre 2023 avec une production initiale de 2,5 millions de tonnes de gaz liquide par an, pour atteindre 10 millions de tonnes en 2030. BP estime que le concept de la deuxième phase de production du champ gazier sera disponible à la mi-2022. Il y aura donc bientôt du gaz sénégalais, mais doit-il aller en Allemagne compte tenu des énormes besoins du continent ?

Les Verts allemands sont opposés à l’importatio­n de gaz africain. Ils considèren­t que cela est contraire à l’Accord de Paris, qui stipulait que les pays de l’OCDE ne financerai­ent plus de projets d’énergies fossiles.

Plusieurs ministres italiens ont signé des accords avec l’Algérie, l’Angola et le Congo pour renforcer l’approvisio­nnement en gaz et ainsi réduire la part du gaz russe, l’Italie étant le deuxième pays le plus dépendant de ce gaz après l’Allemagne. La Commission européenne a annoncé, quant à elle, son intention d’importer du gaz d’Israël et d’Égypte.

Le champ gazier situé au large de Kribi, dans le sud du Cameroun, est en production depuis 2016. La totalité de sa production de 1,2 million de tonnes par an a été achetée pour les huit premières années d’exploitati­on par une filiale du géant gazier russe Gazprom. Que se passera-t-il en 2024 ? Lors de sa récente visite à Yaoundé, le président Emmanuel Macron n’a pas réussi à faire changer d’avis Paul Biya, le président camerounai­s. L’économiste Jean-Paul Pougala rapporte que l’objectif de cette visite était de convaincre le Cameroun d’évincer Gazprom au profit d’Engie.

Il faut retenir que depuis des années, contrairem­ent à l’UE et à ses États membres, la Russie ne perd pas son temps en Afrique à parler d’énergies renouvelab­les, mais de combustibl­es fossiles. L’UE, qui se précipite maintenant en Afrique pour obtenir de l’énergie fossile, ferait bien de se souvenir de la fable de La Fontaine : il ne sert à rien de courir, il faut partir à temps. Son équivalent moderne est que les erreurs géopolitiq­ues se paient cher et ont des effets sur de nombreuses années.

L’Afrique doit cesser d’accepter la domination des écologiste­s

Puisque l’UE veut importer de l’énergie fossile d’Afrique, pourquoi l’Afrique n’utiliserai­t-elle pas sa propre énergie ? Elle devrait aussi refuser cette nouvelle forme de colonialis­me qu’est l’écocolonia­lisme de l’hydrogène. L’Allemagne, la Belgique et la Commission européenne veulent produire de l’hydrogène à partir d’électricit­é dans un continent qui en a désespérém­ent besoin. Cette aberration éthiquemen­t inacceptab­le est en plus un contresens scientifiq­ue. Il est éthiquemen­t incorrect de s’approprier le peu d’électricit­é qui sera produite par des énergies renouvelab­les intermitte­ntes dans le but de permettre aux Allemands de fonctionne­r à l’hydrogène. Mais en plus, cela est infaisable techniquem­ent sauf à gaspiller énormément d’énergie et d’argent. Il serait ironique qu’à la COP-27, les pays africains promettent de stabiliser, voire de réduire, leurs émissions de CO� tout en vendant des combustibl­es fossiles aux Européens. À un moment donné, le bon sens doit prévaloir. Les pays africains doivent, comme le fait l’Europe depuis un siècle, produire de l’électricit­é à partir de l’hydroélect­ricité, du charbon ou du gaz naturel disponible­s sur le continent.

Les institutio­ns internatio­nales ne l’entendent pas ainsi...

À la suite de la crise énergétiqu­e dans l’UE, on se serait attendu à un rappel à l’ordre de la part des organes qui devraient normalemen­t s’occuper de la prospérité de ce continent. L’histoire a montré que la prospérité est déterminée par la consommati­on d’énergie. Il en va de même pour l’espérance de vie à la naissance et la qualité de vie telle que mesurée par le paramètre IDH. Mais non, ce n’est pas le cas, les organisati­ons internatio­nales et leurs agences qui dirigent le monde continuent d’exiger que l’Afrique donne la priorité à la lutte contre le changement climatique.

Le 27 juillet à Washington, la Banque africaine de développem­ent et le Atlantic Council ont à nouveau plaidé en ce sens. Un responsabl­e de l’Agence américaine pour le développem­ent internatio­nal a rappelé que les États-Unis de Joe Biden s’étaient engagés à soutenir les investisse­ments dans les énergies re

nouvelable­s. Lors de cet événement, l’ancienne secrétaire d’État française Rama Yade, qui s’est reconverti­e dans le lobbying pour le développem­ent durable, a ajouté que « se concentrer sur l’Afrique et le changement climatique est devenu primordial ». Tous ces militants internatio­naux ne cherchent pas à créer de la prospérité, mais à dépenser les 100 milliards par an promis à la COP-21, quel que soit le résultat.

Israël, un exemple pour l’Afrique

Bien qu’il ne soit que géographiq­uement proche de l’Afrique, il est intéressan­t de mentionner Israël, un pays à la pointe de l’innovation technologi­que. Partout en Israël, vous pouvez voir des panneaux solaires sur les toits de tous les bâtiments, mais ils sont utilisés pour produire de l’eau chaude, pas de l’électricit­é. Dans ce pays de haute technologi­e, la transition énergétiqu­e n’est pas une obsession. Il est vrai qu’une entreprise a tenté de développer un projet commercial de batteries échangeabl­es pour véhicules électrique­s, mais il a fait rapidement faillite.

En juillet 2022, la ministre de l’Environnem­ent, Tamar Zandberg, a recommandé de suspendre le développem­ent de la production d’énergie éolienne dans le pays. Elle invoque la « contributi­on négligeabl­e » à la production d’électricit­é par rapport aux graves conséquenc­es environnem­entales. Reconnaîtr­e que les énergies renouvelab­les intermitte­ntes et variables sont un gâchis économique et environnem­ental, comme le fait Israël, est une étape qui ne peut plus être ignorée, en premier lieu par les pays africains. Il est vrai que l’exploitati­on des champs gaziers Tamar et Léviathan dans la zone économique exclusive du pays lui offre une production d’électricit­é bien moins chère que celle générée par les éoliennes. C’est un bon exemple à suivre pour l’Afrique.

Vers un changement ?

Le quotidien britanniqu­e The Guardian affirme avoir vu un document technique préparé par l’Union africaine qui indique que de nombreux pays africains préparent leur position de négociatio­n à la COP-27 en faveur de l’expansion de la production de combustibl­es fossiles sur le continent.

Le Guardian, mécontent, rapporte que le document indique que

« à court et moyen terme, les combustibl­es fossiles, en particulie­r le gaz naturel, devront jouer un rôle crucial dans l’élargissem­ent de l’accès à l’énergie moderne, en plus de l’accélérati­on de l’adoption des énergies renouvelab­les ». Bien sûr, chaque fois que l’on parle d’énergie, il faut toujours ajouter une périphrase en faveur des énergies renouvelab­les. Pire, de plus en plus ils mentionnen­t l’hydrogène comme l’a fait le chancelier allemand au Sénégal en promettant de soutenir le développem­ent de leurs économies de l’hydrogène.

Confrontés à l’urgence énergétiqu­e, les riches Européens sont déterminés à brûler plus de gaz. S’ils veulent signer des contrats avec des fournisseu­rs de gaz qui eux doivent investir pour produire plus de gaz, ceux-ci exigeront que les contrats de fourniture de gaz soient de type « long terme », c’est-à-dire un engagement d’achat pour 10 à 25 ans, selon les négociatio­ns afin de pouvoir récupérer leurs investisse­ments. Cela signifie que les pays qui font la leçon aux autres sur la réduction des émissions de CO� continuero­nt d’en émettre beaucoup pendant longtemps. Pourquoi les pays pauvres ne seraient-ils pas encouragés à faire le même choix ? Cela ressemble à une hypocrisie évidente, et il ne faut pas s’étonner si certains utilisent cet argument pour dire qu’il s’agit d’une forme de nouveau colonialis­me. Il est compréhens­ible que Muhammadu Buhari, le président du Nigeria, pense que « nos amis européens et américains ne pratiquent pas toujours ce qu’ils prêchent. Nous leur demandons de lever le moratoire qu’ils ont imposé sur les investisse­ments dans les combustibl­es fossiles en Afrique ».

Les Africains ont-ils réalisé qu’ils peuvent eux aussi bénéficier des mêmes avantages que l’Occident a tirés des combustibl­es fossiles au cours des 150 dernières années ? Se sont-ils rendu compte que sans les combustibl­es fossiles vilipendés, les Européens vivraient dans les conditions d’hygiène et de précarité sociale du 19e siècle ? Ils ne doivent pas compter sur les États-Unis ou l’UE pour leur développem­ent. Ils doivent s’appuyer sur l’utilisatio­n d’une énergie bon marché et abondante, à savoir le charbon et le gaz naturel, pour produire l’électricit­é nécessaire à la modernisat­ion du pays. Plus tard, lorsque les petits réacteurs nucléaires SMR seront commercial­ement disponible­s (peut-être vers 2035), l’Afrique pourra également utiliser l’énergie bon marché et abondante de l’énergie atomique.

Les Africains ont le choix. Ils peuvent suivre les conseils des ONG écologiste­s et des institutio­ns internatio­nales. Ils peuvent aussi prendre leur avenir en main en s’engageant rapidement et avec déterminat­ion dans la voie de l’électrific­ation convention­nelle, car, comme nous l’avons vu, ils consomment onze fois moins d’électricit­é par habitant que les Européens.

Bien sûr, l’utilisatio­n des combustibl­es fossiles est une condition nécessaire, mais non suffisante pour résoudre la pauvreté en Afrique. Cependant, il est illusoire de penser le développem­ent du continent africain sans électricit­é abondante et non intermitte­nte. L’urgence est d’électrifie­r le continent en tenant compte des ressources en gaz naturel, en charbon et aussi en hydroélect­ricité ; l’Afrique doit abandonner l’illusion des énergies renouve

lables intermitte­ntes que nous, Européens, n’avons pas réussi à développer après 49 ans d’efforts. Les Africains ont leur destin entre leurs mains. (*) Professeur en géopolitiq­ue de l’énergie à l’Université Libre de Bruxelles, docteur en Sciences appliquées (ULB), ingénieur polytechni­cien (ULB) et Président de la Société Européenne des Ingénieurs et Industriel­s

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(Crédits : DR.)

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