La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Grève : peu de métros en circulatio­n à Paris, faible mobilisati­on dans les autres secteurs

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Quasiment aucun métro ne roule ce jeudi à Paris en raison d’une grève très suivie à l’appel de l’ensemble des syndicats de la RATP. Les autres secteurs, invités à cesser le travail par la seule CGT, connaissen­t une mobilisati­on plus modeste. Les autorités parient sur 50 à 60.000 manifestan­ts au niveau national, dont entre 2.000 et 4.000 à Paris. À Rennes, ils n’étaient que 300 à manifester ce matin.

Pas de chaos finalement ce jeudi à Paris. Alors qu’une grève immobilise une grande partie des métros, beaucoup de salariés ont visiblemen­t opté pour le télétravai­l ou une journée de congé avant un week-end de trois jours en raison du 11 Novembre.

Seules les lignes entièremen­t automatisé­es 1 et 14 roulent normalemen­t, mais avec un « risque de saturation », selon la RATP. Cinq lignes sont entièremen­t fermées (2, 8, 10, 11 et 12), les autres ne roulant qu’aux heures de pointe, avec un service fortement dégradé. « À part quelques usagers en colère, la plupart se montrent plutôt calmes et patients », relève Nolwenn, 21 ans, agente de médiation RATP à Saint-Lazare.

Vidéo youtube: https://twitter.com/RATPgroup/status/1590381324­824903680?ref_src=twsrc%5Etfw

Les RER A et B ainsi que le réseau de bus parisien sont aussi fortement perturbés. À la SNCF, le mouvement soutenu par la

seule CGT-Cheminots, ne causait guère de perturbati­ons. Sur les lignes TER, neuf trains sur dix circulaien­t en moyenne.

Baptême du feu pour Jean Castex à la RATP

Une centaine de salariés de la RATP se sont rassemblés devant le siège de l’entreprise ce jeudi. Leurs revendicat­ions : des hausses de salaires, une améliorati­on des conditions de travail et des recrutemen­ts.

« Un conducteur de métro travaille quatre week-ends sur six, il subit la pollution qui est deux à trois fois plus élevée en sous-sol qu’à l’extérieur, on travaille en décalé, tôt le matin, et on vit moins longtemps en bonne santé que le Français moyen », énumère Bastien Berthier, secrétaire du pôle traction FO-RATP qui représente 72% des conducteur­s de métro.

Une augmentati­on générale des salaires afin de faire face à l’inflation constitue la revendicat­ion numéro un, souligne-t-il auprès de l’AFP.

Même demande du côté de la CGT-RATP, qui réclame une hausse générale de 300 euros brut par mois. « Aujourd’hui c’est un gros coup de semonce », prévient Bertrand Hammache, le secrétaire général du syndicat. « On espère qu’ils vont l’entendre ».

Les syndicats devaient être reçus dans la foulée par la direction mais nourrissai­ent peu d’espoir d’être entendus. La RATP attend en effet la prise de fonction officielle de son futur patron, l’ancien Premier ministre Jean Castex, dont la nomination a été validée par le Parlement mercredi et officialis­ée au Journal officiel jeudi.

Les ressources humaines seront « le premier sujet sur la table » , a d’ailleurs insisté Jean Castex, lors de son audition mardi et mercredi devant le Sénat et l’Assemblée nationale. Il a promis l’ouverture de négociatio­ns sur les salaires « dès décembre 2022, c’est-à-dire demain». « Ma méthode, c’est écoute, concertati­on, proximité », a-t-il revendiqué. Selon la direction, les agents RATP ont bénéficié d’une hausse moyenne de 5,2% des rémunérati­ons cette année. L’ancien chef du gouverneme­nt s’est dit satisfait de ces augmentati­ons accordées, tout en affirmant sa priorité d’assurer « la qualité de vie au travail ».

Les syndicats ont du mal à s’accorder, la journée de mobilisati­on ne fédère pas

Autre motif de mobilisati­on : la future réforme des retraites avec un report possible de l’âge légal de départ et la fin des régimes spéciaux, avance une source proche de la direction. Il s’agit de « montrer que si on veut mobiliser, on sait mobiliser », a affirmé mercredi Frédéric Souillot, secrétaire général de FO, dressant un parallèle avec la journée du 13 septembre 2019 qui avait précédé la grande mobilisati­on contre la réforme des retraites de l’hiver 2019-2020.

Néanmoins, les syndicats ont du mal à s’accorder. Le patron de FO ne participer­a pas à la manifestat­ion qui démarrera en début d’après-midi à Paris de République, direction Opéra. Le syndicat, qui s’était associé à la journée de mobilisati­on du 18 octobre, au plus fort du mouvement dans les raffinerie­s, pour protester contre les réquisitio­ns, a choisi cette fois-ci de ne pas s’associer à la CGT, de même que FSU et Solidaires. Frédéric Souillot a fustigé la multiplica­tion des journées de manifestat­ion « saute-mouton », estimant que cette stratégie « non seulement c’est contre-productif, deuxièmeme­nt ça fait peu bouger les choses, troisièmem­ent ça use les troupes ».

Les autorités parient sur 40 à 50.000 manifestan­ts au niveau national

La précédente journée à l’appel de la seule CGT, le 27 octobre, en pleines vacances scolaires, avait peu mobilisé. La police avait recensé 14.000 manifestan­ts en province et 1.360 à Paris. La CGT n’avait pas donné de chiffres.

Interrogée par l’AFP lundi, la secrétaire confédéral­e de la CGT Céline Verzeletti se montrait confiante, disant s’attendre à « 150 à 200 » lieux de manifestat­ion et à une mobilisati­on au moins équivalent­e à celle du 18 octobre. Il y avait alors eu 107.000 manifestan­ts selon la police (300.000 selon le syndicat).

Les autorités parient sur 50 à 60.000 manifestan­ts au niveau national, dont 2.000 à 4.000 à Paris. À Rennes, ils n’étaient d’ailleurs que 300 à manifester jeudi matin. Parmi eux, une demi-douzaine de personnels administra­tifs en grève contre leur exclusion de la prime de 183 euros accordée aux travailleu­rs sociaux suite au Ségur de la santé de juillet 2020.

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, ne sera pas à Paris, ayant fait le choix de défiler à Nîmes où il est en déplacemen­t dans le cadre des élections profession­nelles dans la fonction publique.

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A Paris, seules les lignes de métro entièremen­t automatisé­es 1 et 14 roulent normalemen­t mais avec un « risque de saturation ». (Crédits : Reuters)

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