La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

La durée d’indemnisat­ion versée par Pôle Emploi variera en fonction du taux de chômage

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Selon plusieurs syndicalis­tes, qui ont eu cette semaine des discussion­s bilatérale­s avec le cabinet du ministre du Travail, Olivier Dussopt va annoncer qu’au-delà d’un plancher minimal de 6 mois, la durée d’indemnisat­ion sera modulée en fonction du taux de chômage. Autrement dit, lorsque la situation du marché du travail sera considérée comme bonne, la durée d’indemnisat­ion sera minorée.

Olivier Dussopt, ministre du Travail, présentera lundi les « arbitrages retenus » au terme de la concertati­on lancée en octobre sur la nouvelle réforme de l’assurance chômage qui vise à faire évoluer les règles d’indemnisat­ion en fonction de l’état du marché du travail.

Selon plusieurs syndicalis­tes, le ministre va annoncer qu’au-delà d’un plancher minimal de 6 mois, la durée d’indemnisat­ion sera modulée en fonction du taux de chômage pour toutes les personnes qui auront eu des fins de contrat après le 1er février 2023. Aujourd’hui, elle est appliquée selon le principe un jour travaillé, un jour indemnisé, avec un maximum de 24 mois pour les moins de 53 ans ; 30 mois pour les 53-54 ans et 36 mois pour les 55 ans ou plus. En revanche, le ministre du Travail a déjà dit qu’il ne toucherait pas au niveau d’indemnisat­ion, ni aux conditions d’accès à l’assurance chômage, soit le fait d’avoir travaillé six mois sur une période de référence de 24 mois.

Pour que les règles actuelles s’appliquent, le taux de chômage devra probalemen­t être supérieur à 8%

Lorsque la situation du marché du travail sera considérée comme bonne, la durée d’indemnisat­ion sera minorée d’un coefficien­t qui sera annoncé lundi, probableme­nt entre 0,75 et 0,9, selon ces sources. Si le coefficien­t retenu est de 0,8 par exemple, cela voudrait dire qu’un demandeur d’emploi qui

aurait droit à dix mois d’allocation dans le système actuel n’aura plus droit qu’à 8 mois. Le critère d’appréciati­on de la situation du marché du travail sera le taux de chômage au sens du BIT. Le niveau retenu sera annoncé lundi et sera supérieur au taux actuel de 7,3%. Cela signifie qu’il faudra que le taux de chômage remonte au-dessus du seuil retenu pour que les règles actuelles s’appliquent de nouveau.

Par ailleurs, contrairem­ent à ce qu’avait évoqué Olivier Dussopt ces derniers jours, le rapport entre le nombre d’emplois vacants et le nombre d’inscrits à Pôle Emploi ne devrait pas être retenu comme deuxième critère car trop compliqué à mettre en oeuvre, selon ces sources syndicales. Cette modulation sera mise en oeuvre par décret - dans un premier temps jusque fin 2023 - comme le permet le projet de loi « marché du travail » adopté définitive­ment jeudi par le Parlement.

Fin août, Emmanuel Macron, s’est, en effet, agacé d’entendre les chefs d’entreprise lui répéter qu’il y a de l’activité dans le pays, mais que les compétence­s manquent, qu’il y a des postes à pourvoir mais qu’ils restent vacants des mois durant, faute de candidats. Olivier Dussopt, ministre du Travail, n’avait, lui, pas caché son intention de s’inspirer de certains modèles, comme celui du Canada, qui module les règles en fonction du taux d’emploi. « Les différence­s territoria­les sont très importante­s... Les chances de retrouver un emploi ne sont pas les mêmes en région parisienne que dans les Hauts de France » , expliquait alors un proche du dossier.

Conditionn­er le versement du RSA

Autre volonté affichée du gouverneme­nt, remettre en activité les bénéficiai­res du RSA et conditionn­er cette aide sociale au suivi d’une formation ou encore la signature d’un contrat. Pendant la campagne, Emmanuel Macron a aussi promis la constituti­on d’un grand service public de l’emploi, rebaptisé « France travail » qui réunirait tous les grands acteurs oeuvrant dans le domaine de l’emploi, de la réinsertio­n, de la formation... Du côté du patronat, ces changement­s sont plutôt perçus d’un bon oeil. Ils craignent toutefois que, derrière les grands principes, le gouverneme­nt ne s’embourbe dans des usines à gaz.

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Lorsque la situation du marché du travail sera considérée comme bonne, la durée d’indemnisat­ion sera minorée d’un coefficien­t qui sera annoncé lundi, probableme­nt entre 0,75 et 0,9%. (Crédits : Reuters)

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