La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)
Présidence du Tunnel du Mont-Blanc : les dossiers qui attendent déjà Christophe Castaner
ANALYSE. Les bruits de couloir auront finalement été confirmés. Christophe Castaner fera finalement coup double : quelques jours après l’annonce de son arrivée au Grand Port de Marseille, l’ex-ministre de l’Intérieur a finalement été nommé à la présidence de la société d’exploitation du Tunnel du Mont-Blanc. Un outil dont la gestion est partagée entre l’Etat français et italien, et qui est lancé actuellement dans une grande phase de travaux de rénovation.
Ce n’est désormais plus à l’Intérieur, mais dans le secteur des transports que l’ancien ministre d’Emmanuel Macron poursuivra sa carrière. Un choix atypique pour un ancien ministre, titulaire d’un DESS de juriste d’affaires internationales et d’un diplôme de sciences pénales et de criminologie, et dont le choix avait déjà fait grincer les syndicats du Grand Port de Marseille, où il vient d’être nommé au Conseil de surveillance.
Un poste non rétribué et dont l’élection doit encore avoir lieu la semaine prochaine, avant que le Journal Officiel ne confirme, ce vendredi matin, sa nomination à la tête d’un second outil lié aux grandes infrastructures : la société d’exploitation du Tunnel du Mont-Blanc. Cette fois, il y remplacera le savoyard et maire PS de Chambéry Thierry Repentin, qui avait quitté ses fonctions il y a six mois. Depuis, le poste était demeuré vacant.
Un outil à la gestion franco-italienne
Majoritairement détenu par l’État, le tunnel du Mont-Blanc est une structure franco-italienne de droit communautaire, dont les premiers statuts ont été déposés par ATMB (Société concession
naire autoroutière du tunnel pour la partie française) et SITMB (Société concessionnaire autoroutière du tunnel pour la partie italienne).
Depuis mars 2022, il a vu sa dénomination modifiée en Tunnel du Mont Blanc - GEIE (TMB-GEIE) avec toujours, un siège principal situé en Italie à Courmayeur, et un autre sur le territoire français à Chamonix.
La poursuite du long programme d’investissement
Autre enjeu sur la table du prochain président du TMB-GEIE
: un sujet purement lié aux infrastructures, puisqu’il devra chapeauter la poursuite du long programme d’investissement en cours, sur les 11,6 kilomètres de chaussée du tunnel.
Depuis quelques mois, les fermetures pour travaux s’accumulent en effet : après une première fermeture du tunnel durant plusieurs nuits, au mois d’août 2022, afin de remplacer la dalle de béton sur laquelle circulent les véhicules, le tunnel a été à nouveau interdit à la circulation durant trois semaines consécutives (du 17 octobre au 7 novembre) afin de réhabiliter sa chaussée, pour une enveloppe de travaux estimée à 20 millions d’euros (cofinancée par la France et la Suisse).
Un enjeu de taille et cette fois écologique, qui se profile également pour le futur président de l’un des tunnels les plus fréquentés d’Europe, et qui croise également un autre dossier : celui de la LGV Lyon-Turin voisine du tunnel du Fréjus, qui vise à favoriser justement le report modal des camions sur une nouvelle ligne de fret. Un vieux serpent de mer attendu depuis une quinzaine d’années, et dont l’Etat français doit encore confirmer le budget d’ici la fin d’année pour pouvoir prétendre aux aides européennes.
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