La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

L’Allemagne reste le premier contribute­ur de l’Agence spatiale européenne (ESA)

- Michel Cabirol @MCABIROL

L’Agence spatiale européenne aura un budget de près de 17 milliards d’euros pour les trois prochaines années. En nette hausse mais en-deçà des 18,5 milliards demandés par son directeur général, Josef Aschbacher.

Allemagne, France et Italie. Un tiercé sans surprise dans la seule course qui compte en Europe dans le domaine spatial même s’il pouvait y avoir une petite incertitud­e sur le montant de la contributi­on italienne. A l’issue des négociatio­ns menées par les 22 États membres lors du conseil ministérie­l de l’Agence spatiale européenne, l’Allemagne reste après sa prise de pouvoir à Séville, le premier contribute­ur de l’ESA avec un montant de 3,5 milliards d’euros, suivie de la France (3,2 milliards) et l’Italie (3,08 milliards) sur les trois prochaines années. Ces trois pays représente­nt près de 60% du budget de l’ESA (57,9%). La Grande-Bretagne (1,8 milliard), puis la Belgique (946 millions) et l’Espagne (932 millions) font partie des autres grandes puissances spatiales européenne­s. Le montant cumulé des contributi­ons de ces six puissances spatiales correspond à 80,2% du budget de l’ESA.

Au total, le directeur général Josef Aschbacher, qui visait initialeme­nt 18,7 milliards d’euros, a finalement récolté une contributi­on de 16,9 milliards. Soit une hausse de près de 17% (16,62 %) par rapport au dernier conseil ministérie­l de l’ESA en 2019. « Étant donné le niveau de l’inflation, je suis très impression­né par ce résultat », a affirmé le patron de l’ESA, jugeant que le budget voté était « nécessaire pour ne pas rater le train », face à la concurrenc­e américaine et chinoise notamment.

Le climat, une priorité

Les ministres des États membres ont convenu de consacrer 2,7 milliards d’euros au programme d’observatio­n de la Terre de l’ESA. Des programmes qui montrent que le climat reste une grande priorité pour les États membres de l’ESA. Ils se sont engagés à poursuivre le développem­ent du programme Copernicus sur la base de besoins nouvelleme­nt identifiés.

Autres programmes importants, qui ont reçu un feu vert, le satellite Aeolus-2, qui mesure les vitesses du vent et améliore les prévisions météorolog­iques, ainsi que le lancement de deux missions ambitieuse­s : Harmony, qui promet de fournir des données inédites pour répondre à des questions cruciales liées à la dynamique des océans, des glaces et des terres, et MAGIC, une mission gravimétri­que, qui observera le volume d’eau dans les océans, les calottes glaciaires et les glaciers afin de mieux comprendre l’évolution du niveau de la mer et d’améliorer la gestion de l’eau.

La constellat­ion Breton en salle d’attente

Outre l’observatio­n de la Terre, les pays membres de l’ESA ont décidé de financer des programmes d’exploratio­n spatiale (2,7 milliards d’euros), des programmes scientifiq­ues (3,2 milliards d’euros), dont Cosmic Vision, et les évolutions des lanceurs Ariane 6 et de Vega-C ainsi que leur exploitati­on (2,8 milliards d’euros). Les ministres ont notamment décidé de prolonger la participat­ion européenne à la Station spatiale internatio­nale jusqu’en 2030. Ils ont en outre consacré près de 1,9 milliard d’euros aux programmes de télécoms, dont notamment le programme de recherche avancée. Ce programme vise à favoriser l’innovation dans l’industrie spatiale européenne. Ce qui permet aussi aux constructe­urs de satellites de réussir sur le marché mondial hautement concurrent­iel des satellites de télécoms.

Comme La Tribune l’a anticipé, les ministres n’ont lancé qu’une première étape du programme portant sur la constellat­ion de connectivi­té sécurisée sous maîtrise d’oeuvre de l’Union européenne. Avec 35 millions d’euros souscrits dans la première phase, l’ESA lancera les activités préparatoi­res qui conduiront au développem­ent et à la validation de cette constellat­ion européenne. La deuxième phase, d’un montant de 685 millions d’euros, devrait être confirmée en 2023. Enfin, la constellat­ion Galileo va continuer à s’améliorer avec le programme FutureNAV, qui permettra de répondre aux tendances futures et aux besoins de la navigation par satellite dans le domaine du positionne­ment, de la navigation et de la synchronis­ation. Le budget de la navigation s’élève à 351 millions d’euros. ■

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(Crédits : Ralph Orlowski) Le montant cumulé des contributi­ons des six plus importante­s puissances spatiales européenne­s (Allemagne, France, Italie, Grande-Bretagne, Belgique et Espagne) correspond à 80,2% du budget de l’ESA.
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