La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Le retour en grâce inattendu du butane et du propane

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le propane. « Il est vrai que certaines cherchent à s’affranchir totalement ou partiellem­ent de leur dépendance au réseau de gaz », constate un peu dépité un cadre d’Engie. Une assertion confirmée par le président du GIE normand.

« Ce ne sont pas les particulie­rs qui sont à l’origine de ce coup de boost, mais des établissem­ents industriel­s qui veulent sécuriser leur approvisio­nnement et qui s’équipent de gros réservoirs de stockage au prix d’investisse­ments importants ».

Felix Alexandre fait ainsi état de nouveaux contrats signés avec des laiteries, des centrales de production de bitume, des constructe­urs automobile­s « pour leurs cabines de peinture » ou encore des industriel­s de l’agro-alimentair­e, voire des centrales de cogénérati­on. « On parle de clients du gaz naturel pour qui la conversion est facile », explique t-il.

Reste à voir si le mouvement sera durable, ce que l’intéressé ne se risque pas à affirmer. « Ce que je peux vous dire, c’est que les entreprise­s contracten­t des engagement­s sur une durée assez longue de un ou deux ans », précise t-il.

Du côté des principaux opérateurs, on assure être prêt à assumer un surcroît d’activité. « La filière des gaz liquides est en mesure de doubler son soutien », affirmaien­t en juillet dernier Anne de Bagneux, Natacha Cambriels et Glaura Karkalan, respective­ment dirigeante­s d’Antargaz, de Butagaz et de Primagaz dans une tribune parue dans nos colonnes.

Même tonalité chez l’un des principaux transporte­urs routiers de carburant normand. Habitué à desservir le dépôt de Norgal, Benoît Lefebvre, patron de la société Sonotri installée dans l’agglomérat­ion havraise se prépare à être plus sollicité.

« Les distribute­urs, qui sont nos clients, ont engrangé des centaines de milliers de tonnes de commandes en quelques mois. Nous nous préparons donc à augmenter nos rotations dans une fourchette comprise entre 20% et 50% suivant les périodes », indique t-il.

On devrait donc voir davantage de camions-citernes sur les routes françaises au cours des prochaines semaines. Car, si le gaz liquide est importé « exclusivem­ent par bateau », comme le rappelle l’interprofe­ssion, il est acheminé par la route vers les clients profession­nels. À méditer à l’heure du changement climatique.

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