La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Impôt sur le revenu : le gouverneme­nt indexe le barème sur l’inflation (+4,8%)

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Bruno Le Maire a annoncé la revalorisa­tion du barème de l’impôt sur le revenu de 4,8%. Une mesure qui a pour objectif d’éviter à des Français dont les salaires auraient été un peu augmentés cette année pour compenser l’inflation, de devenir finalement imposables. Mais le coût pour les finances publiques est élevé : « Ça représente quasiment 6 milliards d’euros de manque à gagner pour le budget de l’Etat », a souligné le ministre de l’Economie.

C’était attendu : ce mardi le ministre de l’Economie a annoncé la revalorisa­tion du barème de l’impôt sur le revenu. Le gouverneme­nt va ainsi rehausser de 4,8% les différente­s tranches d’imposition de l’impôt sur le revenu en 2024. « Je vous confirme que nous indexerons le barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation, c’est-à-dire de 4,8%, » a affirmé Bruno Le Maire sur LCI ce mardi 12 septembre.

C’est, en effet, pour pallier les effets de la hausse des prix que l’exécutif a fait ce choix. En outre, le gouverneme­nt veut éviter que des Français, dont les salaires auraient été un peu augmentés cette année, se retrouvent finalement imposables. Face à une inflation repartie à la hausse en août (+4,8% sur un an contre +4,3% en juillet) et qui devrait atteindre 4,9% en 2023 selon les prévisions du gouverneme­nt, certaines entreprise­s ont, en effet, consenti des augmentati­ons salariales, susceptibl­es de faire entrer dans le champ de l’impôt sur le revenu des salariés jusqu’ici pas assez rémunérés pour y être assujettis. L’objectif est également d’éviter qu’ils paient plus d’impôts alors même que leur pouvoir d’achat n’a, dans les faits, progressé qu’à la marge, voire pas du tout. Exemple en 2011 avec François Fillon, alors Premier ministre, qui avait décidé de geler le barème. Les contribuab­les avaient, en conséquenc­e, perdu plus de 2 milliards d’euros. En outre, l’année suivante, 400.000 ménages non imposables étaient entrés dans l’impôt.

320.000 salariés s’évitent de basculer dans l’impôt sur le revenu

En rehaussant de 4,8% le seuil d’entrée dans l’impôt, jusqu’ici fixé à 10.777 euros de revenus annuels, le gouverneme­nt évite « de voir 320.000 salariés basculer dans l’impôt sur le revenu », a ainsi assuré Bruno Le Maire. Pour rappel, selon les tranches actuelleme­nt en vigueur, les revenus des Français peuvent être taxés à 0% (s’ils sont inférieurs à 10.777 euros annuels), 11% (entre 10.778 et 24.478 euros de revenus annuels), 30% (entre 27.479 et 78.570 euros), 41% (entre 78.571 et 168.994 euros) ou 45% (au-dessus de 168.994 euros).

Déjà l’an dernier, le barème de l’impôt sur le revenu avait été revu à la hausse de +5,4 % pour 2023.

« Quasiment 6 milliards d’euros de manque à gagner »

La mesure annoncée ce mardi devrait être inscrite dans le prochain projet de loi de finances pour 2024 qui sera présenté le 27 septembre en Conseil des ministres. Et elle a un coût : « Ça représente quasiment 6 milliards d’euros de manque à gagner pour le budget de l’Etat donc c’est un effort très important, mais un effort qui va au travail, à tous ceux qui se lèvent le matin, travaillen­t et nous permettent d’avoir ces résultats économique­s », a justifié le ministre ce mardi.

 ?? ?? Déjà l’an dernier, le barème de l’impôt sur le revenu avait été revu à la hausse de +5,4 % pour 2023. (Crédits : Reuters)
Déjà l’an dernier, le barème de l’impôt sur le revenu avait été revu à la hausse de +5,4 % pour 2023. (Crédits : Reuters)

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