La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

ZFE : Paris et Lyon, désormais seules villes à restreindr­e l’accès aux véhicules Crit’Air 3

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Lyon et Paris, seules villes à devoir appliquer la réglementa­tion

Cette nouvelle catégorie les place avec les dix autres agglomérat­ions de plus de 150.000 habitants où les ZFE existent déjà. Elles ont toutes mis en place ou prévu des restrictio­ns prévues par la loi et n’ont plus l’obligation de renforcer l’arsenal. Quant aux trente autres qui n’ont pas encore mis en place de règles, la seule obligation prévue par la loi au 1er janvier prochain est la restrictio­n de circulatio­n des voitures immatricul­ées avant le 31 décembre 1996, c’est-à-dire 3% des véhicules en circulatio­n à date.

En réalité, seules Lyon et Paris dépassent désormais systématiq­uement les seuils réglementa­ires depuis 2023. Les voitures de catégories Crit’Air 3, soit les diesel de plus de 14 ans ou les voitures à essence de plus de 19 ans, ne pourront plus entrer dans les deux métropoles à partir du 1er janvier 2025. Au total, 1,55 million de personnes possèdent un véhicule Crit’Air 3, 4 ou 5, dont 1,3 million à Paris.

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Ces deux villes pourront mettre en place des radars pour pénaliser les réfractair­es dès le début de l’année 2026. Ces derniers vont en effet entrer en cours d’homologati­on et de commandes dès avril cette année. Encore faut-il que les élus locaux lancent les appels d’offres, sachant que le temps presse. À l’époque, les deux représenta­nts du gouverneme­nt Borne avaient en effet communiqué sur la mise en place, au second semestre 2024, d’une politique de sanction « par lecture des plaques d’immatricul­ation ». Sauf qu’à date, pas une collectivi­té territoria­le n’a communiqué sur un quelconque mécanisme de radar.

Une nouvelle campagne pour faciliter l’acceptatio­n des ZFE

Pour limiter les protestati­ons des automobili­stes pénalisés, Christophe Béchu a annoncé le lancement d’une nouvelle vague de financemen­t en 2024 pour « faciliter la mise en oeuvre opérationn­elle et l’acceptabil­ité sociale des zones de restrictio­n de circulatio­n », mais l’exécutif ne précise pas le montant de l’enveloppe allouée. Pour rappel, en 2023, 218 projets ont été soutenus localement moyennant l’attributio­n de 127 millions d’euros de subvention­s. Et ce, alors qu’à l’origine les élus auraient dû bénéficier de 150 millions pour financer des études ou encore des panneaux de signalisat­ion.

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Ce n’est pas tout : le ministère de la Transition écologique promet également de reconduire la campagne de communicat­ion nationale « à l’automne prochain », de développer « dans les prochains mois » de nouveaux services sur son site Internet dédié mieuxrespi­rerenville.gouv.fr ou encore de mettre à dispositio­n des collectivi­tés « des feuillets de pratiques pour l’élaboratio­n des arrêtés d’une ZFE et pour l’associatio­n des acteurs économique­s ». Reste à savoir de quoi il s’agit concrèteme­nt.

Nouveau seuil limite de dioxyde d’azote en 2030

Le ministre a précisé que les métropoles restaient en « Territoire­s de vigilance » car de nouvelles restrictio­ns pourraient bien s’appliquer dans les années à venir. En effet, le Parlement et le Conseil européen ont établi en février dernier de nouvelles normes de qualité de l’air pour 2030, plus proches des lignes directrice­s de l’OMS, à savoir un abaissemen­t du seuil de dioxyde d’azote de 40 µg/m³ à 20 µg/m³. Christophe Béchu se dit confiant quant à l’abaissemen­t des émissions dans les métropoles françaises, rappelant la mise en place de dispositif­s gouverneme­ntaux comme le leasing social qui favorise la location de véhicules électrique­s neufs pour les ménages moins aisés.

Le ministre s’engage également à mettre en oeuvre le plan de déploiemen­t du rétrofit, dévoilé en avril dernier, et à rétrocéder le produit des amendes des contrôles automatisé­s aux territoire­s concernés. À savoir 68 euros, l’engagement ayant déjà été pris par le même ministre et son ex-collègue Clément Beaune en octobre... 2022.

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